Infos Business of Wednesday, 20 June 2018

Source: actucameroun.com

Libre circulation: la Guinée Equatoriale et le Gabon toujours à la traîne

Malgré la décision prise fin 2017, l'accès dans ses deux pays demeure un véritable casse-tête Malgré la décision prise fin 2017, l'accès dans ses deux pays demeure un véritable casse-tête

En octobre 2017, on croyait enfin tombés les derniers verrous qui subsistaient jusque-là, sur la libre circulation des personnes et des biens en zone CEMAC. Les ministres gabonais de l’intérieur et de la défense signaient alors conjointement, une circulaire annonçant la libre circulation des ressortissants de la sous-région.

24 jours plus tard, le voisin équato-guinéen leur emboîtait le pas, en prenant la même mesure. Ces décisions prévoyaient la possibilité pour tout ressortissant de la CEMAC, détenteur d’un passeport biométrique, d’accéder dans ces deux pays, même sans visa, pour des séjours n’excédant pas trois mois. Mais passée l’euphorie de l’effet d’annonce, la réalité sur le terrain a un autre visage.

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A la frontière Cameroun-Gabon, dans la localité camerounaise de Kye-Ossi, les témoignages des camionneurs, et autres opérateurs économiques de la sous-région font état d’un blocus qui n’a jamais cessé d’exister. Des sources dignes de foi rapportent qu’un visa, et une somme d’environ 60 000 FCFA, sont toujours exigés aux ressortissants de la sous-région, voulant se rendre à Libreville. Selon les mêmes sources, il est parfois impossible d’accéder au Gabon, même muni de ce minimum. « Tout dépend parfois de l’humeur des gardes-frontières », racontent-elles.

Dans la localité gabonaise de Meyo-kye, frontalière au Cameroun, un poste de pesage permet désormais de taxer les gros porteurs. Une manière de limiter le flux. Interrogées, les autorités locales gabonaises font savoir que la décision prise à Libreville d’ouvrir la frontière aux ressortissants CEMAC, détenteurs d’un passeport biométrique ne leur est pas encore parvenue. Et que cette décision a encore des étapes à franchir, avant d’être effective.

Côté équato-guinéen, l’entrée est un peu plus difficile, à cause du coup d’état déjoué fin décembre de l’an dernier, par les forces de sécurité camerounaises. Après l’arrestation du groupe de Mercenaires lourdement armé, en direction de Malabo, le pays d’Obiang Nguema Mbasogo a décidé de fermer sa frontière avec le Cameroun.

Il y a presque un mois, les autorités équato-guinéennes ont décidé de la réouverture partielle de cette frontière. Elle est donc désormais accessible deux fois par semaines, les mercredis et vendredis. Mais la traversée n’est toujours pas évidente pour les ressortissants des pays de la sous-région. Les postes de contrôle se sont multipliés, de la frontière à Ebebiyin, la première ville équato-guinéenne. On en compte environ cinq selon les usagers et à chaque poste, il faut débourser une somme d’au moins 2000 frs.

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Pas facile pour le Gabon et la Guinée Equatoriale de s’arrimer à la dynamique de la libre circulation. Vu l’étroitesse de leurs territoires, ces deux pays craignent de devenir un dépotoir pour les migrants économiques de la sous-région. Une statistique officielle a démontré que 25 à 30% de la population gabonaise, par exemple, est étrangère.