Les nouvelles en provenance du barrage de Lom Pangar, dont les travaux ont été lancés par le chef de l’Etat, Paul Biya, le 3 août 2012, lors de la cérémonie de pose de la première pierre, sont rassurantes. La phase de mise en eau partielle, très attendue, s’est déroulée, avec succès, le 26 septembre 2015. En présence des experts de la Banque mondiale (BM), l’un des cinq bailleurs de fonds (la BAD, la BEI, l’AFD, BDEAC), qui ont supervisé le processus.

Le montant de l’enveloppe allouée à la construction de ce barrage de retenue est de 238 milliards. L’opération de stockage d’eau dans le réservoir du barrage est en cours. Des sources indiquent que plus d’un milliard et demi de mètres cubes d’eau est déjà stocké. Il est prévu trois milliards de m3 d’eau d’ici la fin de la saison des pluies. Selon l’entreprise chinoise chargée de réaliser cet ouvrage, la CWE qui a employé jusque-là plus de 1200 ouvriers camerounais et chinois, le taux de construction de l’infrastructure est actuellement estimé à plus de 90%.

Le maître d’ouvrage, l’Electricity Development Corporation (EDC), indique que la mise en eau définitive pourra s’effectuer au mois de juillet 2016, comme prévu, si aucun impondérable n’est enregistré. Les experts et ingénieurs de Coyne et Belier/ISL, maître d’œuvre, précisent que les travaux sont réalisés selon les règles de l’art. Et malgré les grèves à répétitions observées sur le chantier, les délais et engagements seront respectés.

Le poids du barrage de Lom Pangar n’est point à démontrer dans la réduction du déficit énergétique et des délestages dans le Réseau interconnecté sud (RIS). Cette retenue va permettre, et ceci dès la saison sèche prochaine, à partir du mois de janvier, de réguler les débits en amont du fleuve Sanaga. Avec pour conséquence directe l’augmentation de la production d’électricité des centrales hydroélectriques d’Edéa et de Songloulou, d’une capacité de 70 à 80 MW, sans le moindre investissement.

Selon les projections nationales, Lom-Pangar va permettre de construire une demi-douzaine d’autres barrages sur le bassin versant de la Sanaga : barrages de Nachtigal, Song-Mbengué, Song-Ndong, de Kikot, Grand-Eweng, Petit-Eweng… A terme, le potentiel du fleuve Sanaga, estimé à 6 000 MW, sera valorisé. Et Lom-Pangar entend apporter plus de 3 000 MW de puissance hydroélectrique garantie. Le fleuve Sanaga, à lui seul, dispose de 70% du potentiel énergétique du pays.

Conférant ainsi à notre pays le titre du troisième grand potentiel hydro-électrique en Afrique, après la RD Congo et l’Ethiopie. De plus, le caractère structurant du projet de Lom Pangar est également consolidé par la construction imminente de l’usine de pied de 30 MW et de la ligne de transport de 120 Kilovolt(KV) de Lom Pangar à Bertoua, pour électrifier plus de 150 localités dans la région de l’Est. Enfin, les retombées sociales de ce projet telles que la construction de logements décents au village New Lom Pangar sont déjà visibles.