Infos Business of Monday, 16 May 2016

Source: 237online.com

Menaces de braderie sur les ressources du Cameroun

Exploitation du bois local Exploitation du bois local

La Conférence économique internationale est l’occasion juste pour ouvrir les yeux du monde des affaires sur les ressources et richesses naturelles dont dispose le Cameroun, et qui ne manque pas de séduire.

Les secteurs d'activités cibles de l’investissement sont l'agriculture, le tourisme, les mines et l'agro-industrie. Le pays de Paul Biya est grandement ouvert aux investisseurs étrangers intéressés par ses ressources naturelles. Les forêts qui font figure de levier stratégique pour le développement, attisent de nombreuses convoitises.

Le secteur agricole qui occupe 70% de la population active du Cameroun, génère environ 30% du Pib du pays. La production agricole qui est essentiellement assurée par des exploitations de petite taille organisées autour de groupes familiaux, ne couvre pas l’intégralité des besoins alimentaires de la population.

Les importations de céréales ont plus que doublé au cours de ces 20 dernières années. Si les terres ne manquent pas, ce sont plutôt les moyens d’exploitation qui font défaut. Le potentiel piscicole connaît un développement modéré du fait du manque de moyens pour l’encadrement des pisciculteurs et la formation d’alevins. L’agro-industrie qui est une base
d’industrialisation, est à développer.

Dans le secteur minier, le Cameroun possède des potentialités minières appréciables avec, en plus de considérables réserves de pétrole, d’importants gisements de bauxite, cobalt, fer, or, nickel et uranium qui ne sont pas exploitées à grande échelle, du fait du manque d’infrastructures. Depuis 2006, le secteur minier est l’objet d’un intérêt croissant et le gouvernement camerounais a adopté des mesures incitatives pour attirer les investisseurs étrangers.

De l’avis des experts, le Cameroun est aujourd’hui à un tournant décisif en ce qui concerne le développement du secteur minier avec un potentiel géologique réputé d’énorme. Un potentiel dont plus de 50% reste encore inconnu. Néanmoins, un certain nombre de projets sont à un stade avancé de travaux. Citons entre autres les projets de fer de Mbalam et de bauxite à Minim Martap et à Ngaoundal.

Pour ce qui est de l’énergie électrique, beaucoup d’efforts sont faits mais il y a une ardente urgence à augmenter la production afin de rétablir durablement l'équilibre entre l'offre et la forte demande sans cesse croissante. D'après les données du ministère de l'Eau et de l'Energie, le taux d'électrification tourne autour de 45% en milieu urbain, et chute à près de 25% en zone rurale. Sur près de 14 000 villages jugés « électrifiables », moins de 3 000 bénéficient d'un raccordement au réseau électrique.

Au-delà des délestages qui font partie du train-train quotidien des populations, le déséquilibre entre l'offre et la demande en énergie freine la croissance en plombant l'activité économique et industrielle.

L’exploitation des énergies solaire et éolien reste très faible. Or, sans énergie, le développement accuse un frein. Comme le dit Paul Biya - le président de la République, « sans énergie, il ne peut avoir de développement véritable, d’industrie, de transformation des matières premières agricoles ou minérales, et d’économie moderne ».

L’eau potable à boire est une denrée rare. Malgré d’abondantes ressources en eau, l’accès à l’eau potable reste très insuffisant. Des projets dans ces deux secteurs de l’eau et de l’électricité sont disponibles mais le Cameroun manque de partenaires techniques et financiers pour les concrétiser. Malgré l’important potentiel touristique, le Cameroun stagne.

Pourtant, le pays est à même de répondre aux types de tourisme les plus divers. C’est un gisement d’attraits touristiques naturels, avec son artisanat, ses paysages culturels, ses itinéraires et ses circuits touristiques de référence. Avec l’apport des investisseurs étrangers, ce secteur peut peser d’un poids lourd dans l’économie camerounaise.

Des incitations législatives pour promouvoir l’investissement
L'offensive du gouvernement s’appuie sur la loi du 18 avril 2013 fixant les incitations à l’investissement privé. L’objectif est « de favoriser, de promouvoir et d’attirer les investissements productifs en vue de développer les activités orientées vers la promotion d’une croissance économique forte, durable et partagée, ainsi que l’emploi ».

Cette loi concerne les opérations relatives à la création, à l’extension, au renouvellement, au réaménagement d’actifs et/ou à la transformation d’activités dans les domaines autres que les secteurs pétrolier amont, minier et gazier, ainsi que le régime général des contrats de partenariat, régis par des textes particuliers. Grâce à la loi du 18 avril 2013, les entreprises bénéficient de plusieurs avantages pendant leur phase d’installation qui ne peut excéder 5 ans.

Pendant la phase d’exploitation qui ne peut excéder 10 ans, en considération de la taille des investissements et des retombées économiques attendues de ceux-ci, l’investisseur peut bénéficier, selon le cas, de certaines exemptions ou autres réductions. Tout investisseur peut bénéficier d’un crédit d’impôt à condition d’embaucher au moins 5 jeunes diplômés de l’enseignement supérieur par an, de lutter contre la pollution, de développer des activités sportives, culturelles ou sociales, de développer des activités d’intérêt public dans les zones rurales.

En dehors de la loi du 18 avril 2013 sur les incitations à l’investissement privé et de l’Arrêté du 19 novembre 2013 précisant les modalités de mise en œuvre des avantages fiscaux et douaniers, il y a la Charte des investissements, la mise en place d’institutions pour accompagner le secteur privé.