Infos Business of Friday, 26 August 2016

Source: cameroon-info.net

Menaces de grève sur les grands chantiers

Chantier de route Chantier de route

Dans un entretien accordé à nos confrères du Quotidien Emergence, il revient sur les crises que connaissent les chantiers en cours au Cameroun.
Il faut dire que du chantier de l’autoroute Yaoundé-Douala, en passant par celui du Port en eau profonde de Kribi, les mouvements d’humeur n’ont cessé d’y être observés. Sur le premier suscité, les ouvriers dénonçaient le 5 août dernier «des violations physiques et des violations de leurs droits et intérêts, les délégués du personnel mis en fin de contrat en violation du code de travail».

Au Port en eau profonde de Kribi, depuis environ une semaine, les travaux de construction de l’autoroute desservant ledit port sont aux arrêts, rapporte le Quotidien Emergence édition du 25 août 2016. Appelé à donner son point de vue sur la question, Jean-Marie Zambo Amougou le président de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Cameroun (CSTC) pense que les ouvriers n’en peuvent plus.

À la question de savoir comment comprendre que les grands chantiers au Cameroun soient paralysés par des grèves, Jean-Marie Zambo Amougou déclare: «il s’avère qu’il y’a tout simplement une mauvaise volonté en ce qui concerne notre législation sociale notamment, les conditions de traitement des travailleurs qui généralement pour des chantiers bien structurés obéissent quand même à la convention collective des bâtiments et travaux publics. La dernière version de cette convention date du 10 décembre 2013 avec prise d’effet le 1er janvier 2014. La précédente avait été signée en août 2004. Donc il y a comme un refus d’appliquer la loi de la part des entreprises adjudicataires. Car, les dispositions légales existent. Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, les entreprises qui se sont engagées à respecter cette réglementation ne la respectent pas».

Répondant à l’interrogation de ce que réclament les travailleurs, le président de la CSTC déclare qu’«il y a d’abord les conditions de recrutement. Vous savez qu’au Cameroun on ne peut pas être temporaire dans une entreprise pendant plus de six mois. Mais il se trouve qu’au Port en eau profonde de Kribi on enregistre des travailleurs qui sont temporaires depuis plus de huit mois. Puis les contrats ne suivent pas le cheminement. C’est un chantage qu’on fait aux travailleurs en permanence. Le paradoxe que nous avons sur le chantier de l’autoroute Kribi-Lolabé c’est que les travailleurs n’ont pas de bulletin de paie. Certains ne sont pas enregistrés à la CNPS. Ceux qui ont eu la malchance d’être accidentés ne sont pas pris en charge tel qu’il se le droit».

Pour son dernier mot Jean-Marie Zambo Amougou dit: «nous pensons que les populations ne doivent pas avoir de mauvais souvenir de nos chantiers. Ces derniers doivent cesser d’être des lieux de violation des droits fondamentaux des travailleurs. Nous allons relancer la concertation et le dialogue social».