Infos Business of Tuesday, 26 April 2016

Source: cameroon-tribune.cm

Mille affaires à saisir dans l'agro-industrie

Photo à titre d'illustration Photo à titre d'illustration

A tout seigneur tout honneur ! S’il y a un secteur prioritaire au Cameroun à présenter aux potentiels investisseurs en quête de belles opportunités d’affaires, c’est bien celui de l’agro-industrie.

Ensemble des manufactures ayant un lien direct avec l’agriculture, « véritable richesse du Cameroun », selon l’expression du président Paul Biya, l’agro-industrie englobe les entreprises qui transforment les matières premières agricoles (y compris la foresterie, la pêche et l’élevage) et les conditionnent en produits finis commercialisables.

En font partie également, outre l’agro-alimentaire, les sociétés qui fournissent des biens à l’agriculture (machines, engrais, pesticides), ainsi que les secteurs parallèles de valorisation des agro-ressources : papiers, bio-énergies, bio-matériaux, cuirs, textiles, huiles essentielles, cosmétiques, tabac.

Comme on le voit, le champ de l’agro-industrie est vaste et son développement n’en est au Cameroun qu’au stade embryonnaire, en dépit du frémissement observable dans des domaines tels que les huileries, les savonneries, les cosmétiques, la production artisanale des jus de fruits, etc.

C’est dire que l’agro-industrie demeure globalement une niche à exploiter, dans un pays au riche potentiel où les productions agricoles sont encore vendues essentiellement à l’état brut.

Continuer à les exporter dans ces conditions, c’est continuer à créer des emplois plutôt dans les pays d’Europe et d’Asie qui les achètent pour ensuite les transformer et gagner plus d’argent en vendant sur le marché international des produits finis à haute valeur ajoutée.

Le Cameroun ayant compris qu’il est temps de changer de paradigme dans une perspective de création sur son sol de la richesse et des emplois, les investisseurs invités à la Conférence économique internationale des 17 et 18 mai prochains à Yaoundé auront vraiment l’embarras du choix.

Tant les créneaux sont légion. Prenons par exemple le domaine des fruits de saison.

On note en ce moment une abondance de mangues sur nos marchés.
Mais, d’ici peu, comme d’habitude, ces fruits très prisés disparaîtront comme par enchantement, faute de maîtrise des techniques de conservation et de transformation à l’échelle industrielle.

On peut bien imaginer une stratégie de modernisation et de structuration de cette filière spécifique, qui inclurait, en amont, le développement de vastes plantations de mangues pour assurer la disponibilité en quantité et en qualité de la matière première, puis, l’installation des usines de production des jus de mangues adossées sur les différentes variétés qui existent dans les parties septentrionale et méridionale du Cameroun.

Ce qu’on peut faire avec la mangue est aussi possible avec l’ananas, l’avocat, le safou, l’orange, la mandarine, le pamplemousse, le corossol, la goyave, le ginseng, l’oseille (foléré), la tomate, etc.

Si l’on est plutôt intéressé par le manioc, il faut savoir que ce tubercule offre plusieurs possibilités de transformation pour produire du gari, de la farine (susceptible d’entrer comme le blé dans la production du pain), de l’amidon (très demandé par les blanchisseurs et les usines qui font dans les assaisonnements comme les cubes).

La production du chocolat et des produits chocolatés est aussi digne d’intérêt, dans un pays qui exporte à l’état brut l’essentiel des fèves de cacao produites, au grand bonheur des grands chocolatiers du monde qui vantent la couleur rouge brique si particulière à nos fèves.

La situation est quasi identique dans la filière café, où il y a une grande marge de progression dans la valorisation locale des graines de robusta et d’arabica.

Des exemples d’implantation au Cameroun d’agro-industries peuvent ainsi être multipliés à l’infini, pour peu qu’on ait une imagination créatrice.

Le filon est juteux, quand on sait que le Cameroun importe chaque année des produits agro-alimentaires pour plusieurs dizaines de milliards de nos francs.

Le pays dépense plus de 15 milliards pour importer rien que du lait en poudre et du lait concentré.

En dehors du marché local, l’investisseur pourra écouler sa marchandise dans les autres pays d’Afrique centrale, le Cameroun étant une tête de pont, compte tenu de sa position géographique stratégique.