Il s’agit d’une étape décisive dans la construction de l’ouvrage, censé stimuler le développement économique du Cameroun.
«2015 sera l’année de mise en eau du barrage de Lom Pangar», dixit le directeur général d’Electricity Development Corporation (EDC), Théodore Nsangou. En janvier à Yaoundé, alors qu’il recevait les vœux de nouvel an de son personnel, il avait expliqué que «cette mise en eau, prévue en septembre prochain, constitue le plus grand challenge de 2015» pour sa structure.
Avant de préciser que toutes les garanties sont réunies pour que ce délai soit respecté : «C’est vrai que nous avons un certain nombre de problèmes à régler, notamment financier avec le phénomène Boko Haram qui a hypothéqué un nombre important de nos objectifs, mais nous nous battons avec l’appui des bailleurs de fonds, notamment la Banque mondiale, pour qu’on parvienne à respecter cette première mise en eau.»
Neuf mois se sont écoulés, et les événements semblent lui donner raison. La nouvelle étape franchie dans la construction du barrage hydroélectrique de Lom-Pangar, à l’Est Cameroun, n’est pas sans conséquences positives.
D'après les spécialistes, la mise en eau partielle vise à réguler le débit d'eau du fleuve Sanaga et à augmenter la capacité de production de l'énergie des barrages d'Edéa et de Song Loulou d'au moins 80MW, dans un premier temps, et de plus de 170MW à la fin du processus. Ainsi, le remplissage partiel permettra de stocker 3 milliards de mètres cubes d’eau et 6 milliards à la fin de la mise en eau définitive, en 2016.
Concrètement, cette opération permettra à l’entreprise de patrimoine de faire des économies de près de 24 milliards de FCfa de gasoil. Edifié sur le fleuve Lom, à environ 4km en aval du confluent avec le Pangar et à 13km en amont du confluent avec la Sanaga, ce barrage régulateur permettra également d’augmenter de 120MW la capacité permanente de production des deux centrales électriques d’Edéa et de Song Loulou.
Si le potentiel hydroélectrique du Cameroun est immense (12.000MW), les coupures d’électricité et le coût élevé de l’énergie électrique entraînent un retard de croissance du produit intérieur brut (PIB) de l’ordre de 1 à 2% par an, selon les estimations de la Banque mondiale. www.237online.com Le nombre de ménages connectés à l’électricité reste encore très bas : moins de 14% en zone rurale et 57% en zone urbaine. A terme, Lom Pangar couvrira une surface de 540km² soit 54.000ha.
Le constat d’experts techniques de la Banque mondiale, le 17 juillet 2015 au terme de la visite du site du projet hydro-électrique de Lom Pangar à l’effet d’évaluer l’état d’avancement du chantier, indique un taux de réalisation de 82%, la hauteur du barrage n'étant pas loin des 45m.
Réalisé grâce à un financement de 132 millions de dollars (environ 66 milliards FCfa) de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement (BAD), de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac), de la Banque européenne d’investissement (BEI), de l’Agence française de développement (AFD) et du gouvernement camerounais, le projet hydroélectrique de Lom Pangar consiste en la construction d'un barrage de retenue, d'une centrale hydroélectrique au pied du barrage d'une capacité de 30MW, d'une ligne électrique de transport et d'extension de réseaux pour la région de l'Est.
A terme, et avec l’apport de Mekin et Memve'ele, il est attendu la fourniture d'une énergie hydroélectrique de qualité pour accélérer l'industrialisation et promouvoir le développement économique du pays.