Depuis le Jeudi 24 Septembre 2015, le quatrième pertuis du barrage a été abaissé. Signifiant techniquement que la retenue d’eau du croisement des fleuves Lom et Pangar permettra une économie de 2 à 3 milliards de m3 d’eau nécessaire pour gérer l’agressivité de l’étiage 2016 pour ce qui concerne le fleuve Sanaga.
Le plus grand fleuron et peut-être réussite de la politique des grandes réalisations du président Paul Biya vient d’entamer un virage très important. La mise en eau partielle validée par la Banque Mondiale, tutelle financière, va permettre d’après les premières estimations de recueillir à peu près 3 milliards de m3 d’eau pour une économie d’un peu plus de 24 milliards de Fcfa.
Aujourd’hui, si le premier stockage de 3 milliards de m3 d’eau permet d’abord d’augmenter le débit de la Sanaga pour une puissance garantie hydraulique en saison sèche de 70 MW sans investissement supplémentaire, soit 457, 6 GWh de thermique évité sur le réseau interconnecté sud, il n’en demeure pas moins que des garanties sont de plus en plus données pour rasséréner les populations sur l’arrêt future des délestages dues à l’étiage.
Le projet qui compte aboutir dans sa phase complète en Août 2016, d’après les responsables d’EDC, va permettre la mise en eau complète du réservoir d’une capacité de 6 milliards de m3 pour définitivement réguler le fleuve Sanaga et les différents barrages de l’aval de Lom Pangar qui jumelés ont une production actuelle de 70 MW (Edéa et Songloulou).
A titre rappel, la société chinoise qui construit le barrage n’aura depuis quelques années lésiné sur aucun moyen pour faire preuve de transparence. A cet effet, l’on apprend que le 22 Septembre 2012 déjà HONG KUN était venu s’enquérir des travaux. Ensuite le 11 Juillet 2014, WANG SHU PING va lui emboiter le pas suivi le 22 Juillet de la même année par le Vice-président de la Banque Mondiale.
Il y a quelques mois, une accélération majeure des travaux verra ainsi le 25 janvier 2015 YANJIA YONG fouler le sol Camerounais et le 17 Juillet 2015 une délégation de la banque mondiale et du bailleur fonds. Ce qui va pousser la programmation de la fermeture des pertuis en Août 2015 compte tenu des rapports satisfaisants sur l’avancement satisfaisant des travaux. Spécificité du barrage.
D’une hauteur de 45,5 mètres et 7 mètres de largeur, le barrage de Lom Pangar est composé d’un ouvrage central en béton implanté en fond de vallée d’une longueur de 185 mètres qui prend en compte l’ensemble des équipements du barrage. Les deux digues d’une longueur totale de 1 137 mètres sont en rive gauche et à droite la digue de col de 459 mètres de longueur et 17,5 mètres de hauteur, achevée à 90%, sert à bloquer le débordement des eaux du fleuve lorsque la mise en eau totale sera effectuée.
Si le volet de retenue est celui-là qu’on met le plus en avant, celui de la transformation de l’électricité devrait aussi ravir. L’usine à pied dont quatre turbines de 7,5 MW ont déjà été installées prévoit la production de 30 MW d’électricité.
Un personnel gratifié
S’il y aura un point qui n’a pas voulu être évoqué longuement, c’est celui des ouvriers du barrage de Lom Pangar qui, pour une bonne partie soit près de 500 personnes doivent être licenciés dès la mise en eau partielle. Une situation qui aura vu une grève stoppée pendant quelques jours de négociation le chantier.
Aujourd’hui fort est de constater que bien de choses ont été concédés pour satisfaire cette abondante main d’œuvre camerounaise. D’après plusieurs indiscrétions, plusieurs points qui auront connus des solutions ont été évoqués entre l’employeur et les représentants des travailleurs.
L’on notera entre autre : le paiement de la prime de fin de chantier soit 15% du salaire, le paiement de la prime de bonne fin de travaux soit 10% du salaire, le paiement de la prime d’astreinte 30 000 Fcfa. Des acquis qui, selon le Directeur général d’EDC, ont déjà soit été totalement été payés soit sont en voie de l’être pour le bien-être de tous.
A part cela, les représentants des travailleurs auront également obtenu de l’employeur que tous les contrats à durée déterminée de toute la période soient payée. Ainsi que pour tous es contrats à durée indéterminée (CDI) un préavis donné et une indemnité de licenciement également.
Pour ce qui concerne les congés, un mois par An sera concédé aux ouvriers ainsi qu’un avancement automatique de toutes les catégories tous les 3 ans. Garantie sera enfin donnée de fournir à tous les travailleurs un certificat de travail et le carnet d’assuré CNPS pour leur permettre de continuer si possible à garantir leur retraite avec l’entrée en vigueur depuis des mois de l’assurance volontaire ou encore d’introduire les données ou la continuité du paiement des cotisations chez le prochain employeur.
Un trésor d’ « Aztèques » englouti
Après la mise en eau partielle et la montée des fleuves Lom et Pangar ce sera 13 tonnes d’or qui sera ainsi englouti. Mais l’Etat aura tout de même eu l’astuce en 2007 de lancer un programme d’urgence pour l’exploitation de l’or de toute la superficie aurifère du projet jusqu’à Betaré Oya qui aura vu l’octroi à ce jour de plusieurs permis d’exploitations à 31 sociétés avec 5 357 orpailleurs recensés parmi lesquels des artisans.
On est donc agréablement surpris d’entendre des grognes et des défiances venant de ces exploitants qui auraient menacés de ne pas sortir de la zone d’emprise parce qu’ils estiment ne pas être rentrés en possession des bénéfices escomptés. Au détriment du reste des Camerounais ? That’s the question.