La Banque des États de l’Afrique centrale, d’après nos sources, envisages écouler dans le marché des nouvelles gammes avec en prime des pièces de 200 Fcfa.

L a Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) a pour objectif d’inonder le circuit financier des pièces autant que possible. C’est dans cette optique, de nouvelles gammes pièces feront leurs entrées dans la sous-région, sauf prorogation de dernière minute, dans les mois à venir. « L’arrivée de nouvelles pièces sur le prévue dans les prochains mois viendra juguler les préoccupations de menue monnaie qi se posent avec acuité dans la zone Cemac (Communauté économique de l’Afrique centrale ndlr) », fait savoir Émile Fidieck, expert des questions de finances. Annoncé depuis années, le processus de fabrication a débuté. Des observateurs avertis espèrent que les causes de non-respect de certaines spécifications techniques observées par le passé soient palliées. Des innovations majeures telles que la taille, les alliages à utiliser et les nouvelles dénominations ont été ajoutées. « S’agissant de leur taille, elles seront plus volumineuses à la différence de la gamme actuellement en circulation. Certaines pièces de cette dernière, notamment 10, 5, 2 et 1 Fcfa, sont boudées dans les commerces et les taxis, créant ainsi des conflits entre usagers et commerçants. La Banque centrale, cette fois, a opté pour l’augmentation de la taille de toutes les pièces y compris celles de 25, 50, 100 et 500 Fcfa », indique l’expert. Chaque changement entrainant de nouvelles innovations, la Beac va introduire dans le circuit des six pays de l’espace communautaire (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, RCA et Tchad) une forme inédite de pièces notamment la pièce de 200 Fcfa. La taille se rapprochera de celle de la pièce de 50F cfa des années 1960 et qui est encore en circulation. Autre innovation, le changement d’alliages. Ceux-ci ne seront plus séparables et leur composition sera désormais en matières moins nobles. Si les nouveaux alliages et les matières qui les composent vont présenter l’avantage d’attirer moins de trafiquants de pièces de monnaie, phénomène dont souffrent les pays de la Cemac depuis des années et qui crée la pénurie de menue monnaie sur le marché, la Beac ne s’est pas spécialement préoccupé de ce phénomène lors de la mise en fabrication de cette nouvelle gamme », poursuit-il.

Les anciennes pièces de monnaie garderont toutefois leur cours légal et resteront en circulation. D’après les expériences antérieures, la Banque des États de l’Afrique centrale ne lance pas dans le processus de démonétisation des pièces de monnaie comme c’est le cas pour les billets. Des mécanismes de mise en circulation un nombre vertigineux, afin d’inonder le marché, seront mis en place. Il est question d’inonder la sousrégion. Pour se faire, l’institution bancaire songe à effectuer de la commande massive de pièces de monnaie. « Elle compte mettre en place une stratégie qui va obliger les banques commerciales à prendre davantage de pièces de monnaie. Car, selon nos sources, la pénurie de pièces observée sur le marché est à la fois le fait pour les établissements de crédit et les grandes surfaces de refuser de prendre les pièces de monnaie. De fait, elles sont plus lourdes, plus difficiles à transporter en raison de leur poids. Ce qui donne un surcroît de travail aux caissières qui doivent mettre plus de temps pour les compter et les classer, à la différence des grosses coupures, plus faciles à manipuler, à classer et à transporter », conclut Émile Fidieck.