Un milliard d’euros. C’est le montant que l’électricien français EDF, la Banque mondiale et les autorités camerounaises ont décidé d’investir dans le projet du barrage hydroélectrique de Nachtigal, au Cameroun. Pour ces différents partenaires au développement, la construction de cette centrale vise notamment à résoudre la crise énergétique qui paralyse l’économie de ce pays d’Afrique centrale.
Un projet renouvelable à un milliard d’euros
Les travaux préparatoires à la construction du barrage devraient débuter en septembre prochain pour une mise en service attendue en 2021. Le projet de Nachtigal prévoit la construction, à une soixantaine de kilomètres de la capitale politique du Cameroun, Yaoundé, d’un barrage hydroélectrique et d’une ligne électrique destinée à le relier au réseau électrique.
La rénovation et la gestion de la centrale hydroélectrique de Natchigal nécessitera un investissement de 655 milliards de Francs CFA, soit un milliard d’euros. Cette somme sera apportée au projet par la société Nachtigal Hydro Power Company, détenue à 40 % par l’électricien tricolore. L’État camerounais et la Société financière internationale (filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé) détiennent chacun 30 %.
Une fois en phase de production, cette installation renouvelable affichera une puissance de 420 MW grâce à ses sept turbines de 60 MW. Elle devrait notamment permettre de répondre à un tiers des besoins en électricité du Cameroun. « C’est un projet très structurant pour le pays qui a aujourd’hui une capacité installée d’environ 1 000 MW », a expliqué la directrice de la zone Afrique et Moyen-Orient d’EDF, Valérie Levkov.
Exploiter le potentiel hydroélectrique du Cameroun
Le Cameroun ne dispose aujourd’hui que d’une puissance de production de 1.292 MW, grâce à une dizaine de centrales de grande et moyenne capacité (hydroélectrique, thermique, fuel et gaz) et une vingtaine de petites centrales. Pourtant, ce pays situé entre le Nigéria, le Tchad et la République du Congo dispose du deuxième meilleur potentiel hydroélectrique d’Afrique. Ce dernier est malheureusement mal exploité.
Pour résoudre la crise énergétique qui frappe le pays et mettre fin aux incessantes coupures d’électricité qui paralyse son activité, ce ne sont pas moins de 5,6 milliards d’euros qui devront être investis au cours des 10 prochaines années. L’objectif est de porter la capacité du pays à 3.000 MW.
Un objectif que les autorités camerounaises comptent bien atteindre grâce à leur potentiel hydroélectrique. En plus du projet de Nachtigal, le Cameroun a contractualisé avec la société Platinum Power pour la construction d’une centrale hydroélectrique à Makay, dans le centre du pays. Cette installation affichera une capacité de 400 MW.