Le chantier de bitumage de la route Nkambe-Misaje, un tronçon de 18 km dans la région du Nord-Ouest du Cameroun, accuse un retard préoccupant un an après son lancement. Selon le ministère des Travaux publics (Mintp), le taux d'exécution des travaux, confiés le 13 septembre 2023 au groupement camerounais Bofas Sarl et Super Confort Sarl, ne s'élève qu'à 10,75 % au 24 août 2024. Ce chiffre contraste fortement avec les 57 % de délais prévus, mettant en lumière des lacunes dans la mobilisation des entreprises adjudicataires.

Malgré ce retard significatif, le maître d'ouvrage n'a pas encore pris de mesures de sanctions. Le ministère a cependant rappelé l'urgence pour le groupement de rattraper son retard : « Le groupement d’entreprises est appelé à réduire l’écart entre la consommation des délais et l’avancement des travaux sur la section Nkambe-Misaje », a déclaré une source au Mintp.

Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre des Travaux publics, a également souligné que « malgré la mobilisation des équipes sur le terrain et l'insécurité, le retard dans l’exécution des prestations du groupement impacte déjà l’exécution globale du projet de construction de la Ring Road ».

Ce projet, qui comprend un aménagement et une réhabilitation de la nationale 11 sur 280 km, a été lancé en septembre 2023 avec un coût prévisionnel de 167,3 milliards de FCFA, financé par trois bailleurs de fonds, dont la Banque africaine de développement (BAD), qui apportera 87 % de l’enveloppe globale.

La Ring Road devrait significativement améliorer les conditions de vie des populations de la région, facilitant la circulation des personnes et des biens à travers une boucle reliant Bamenda, Bambui, Ndop, Babessi, Kumbo, Nkambe, Misaje, Nyos, Wum, Bafut et Bamenda, traversant ainsi cinq des sept départements du Nord-Ouest.

Ce n'est pas la première fois que le groupement Bofas-Sarl et Super Confort Sarl fait face à des critiques pour son manque de performance. Leur précédente expérience sur le tronçon Awae-Esse-Soa (82 km) dans la région du Centre avait également été marquée par des retards.

Engagés en 2016 pour un contrat de 45 milliards de FCFA, ils avaient rendu à peine 50 % du chantier après sept ans, entraînant la résiliation de leur contrat au profit de l’entreprise chinoise China First Highway Engineering Corporation (Cfhec), qui poursuit actuellement les travaux.