C’est la solution qui vient du Mouvement démocratique de conscience nationale. Une proposition contenue dans l’adresse de fin d’année du président de cette formation politique.
Alors que les Camerounais attendent le traditionnel discours de fin d’année de Paul Biya, d’autres formations politiques donnent le ton. Mardi 29 décembre 2015, le président du Mouvement démocratique de conscience nationale (Modecna) a présenté son discours à la presse à Douala.
Le bilan que le Modecna fait de l’année 2015 est on ne peut plus négatif. Le fait est que «l’année qui s’achève a été dramatique du point de vue économique», remarque le président national du Modecna Bruno Deffo.
Il s’appuie sur l’incapacité du pays à produire suffisamment ce qu’il consomme. Le riz en est un parfait exemple. «Si le Cameroun avait mis en œuvre sa stratégie nationale de développement de la riziculture depuis 2009, le pays aurait produit environ 54.378 tonnes pour compléter sa production locale en 2016 et par ricochet, tourner le dos aux importations de riz.
En sept ans, rien n’a été fait dans ce sens. Le gouvernement a plutôt opté pour le renouvellement des taxes de 5% à l’importation sur cette denrée.» Cette situation plombe à coup sûr l’économie locale.
La révolution agricole écologique. C’est la solution du Modecna. Il s’agit d’un, d’encourager les coopératives de fermes écologiques et promouvoir la création des industries de valorisation des produits après leurs récoltes.
De deux, le parti propose de procéder à la «réquisition d’1million d’hectares de terres arables reparties sur les dix régions du pays, les viabiliser selon des normes écologiques et les distribuer à 1 million d’agriculteurs sélectionnés. On devra remettre des semences selon une carte agraire régionale.»
Selon Bruno Deffo, les agriculteurs emploieront chacun au moins deux personnes. Ils leur paieront un salaire homologué à hauteur de 200.000 Fcfa. L’objectif est de faire cinq millions d’emplois sur trois ans. Ce qui serait une bonne réponse à l’exode rural. Comment réévaluer le salaire minimum interprofessionnel garanti de 36.000 Fcfa actuel à 200.000 ? N’est-ce pas une utopie ? Devant les interrogations de l’assistance, le fiscaliste Dr Pierre Alaka Alaka, un des panélistes a précisé que c’est faisable. La révolution agraire n’est pas une «mauvaise chose.»
Le chef de fil de la formation politique a adressé un message de réconfort aux Camerounais victimes des islamistes de Boko haram. Non sans proposer le port de puce électronique par tous les citoyens, les touristes, les étrangers. Une idée pas du goût de plusieurs car jugée liberticide.