ASSOM NEYENG Emmanuel est l'actuel Gérant de ASTA Cameroun créée en 2020, qui a pour premier produit OuiCare, plateforme de santé.
Pouvez-vous nous parler de votre entreprise
ASTA est Société à Responsabilités Limitées qui fait dans la conception de solutions techniques et technologiques pour répondre aux problèmes auxquels font face les populations africaines au quotidien. Elle a été créée en 2020 et le siège social est situé dans la ville de Douala. Cette entreprise a pour premier produit OuiCare. Nous proposons avec OuiCare une plateforme de santé qui collecte (à travers son carnet digital), analyse (grâce à une Intelligence artificielle), stocker et faciliter l’accès aux informations médicales. Ceci favorisant une rapide prise de décision et une meilleure prise en charge des patients.
OuiCare est également un outil d’aide à la décision car il procure aux pouvoirs publics en l’occurrence le Ministère de la Santé Publique, des données en temps réel pour prévenir, juguler, éradiquer certaines pathologies bref, mener des actions sanitaires ciblées. OuiCare c’est enfin, de la télé médecin, la prise de rendez-vous. Nous sommes convaincus de ce que OuiCare offre des avantages aussi bien temporels à travers une prise en charge rapide et un suivi optimisé ; qu’un accès sécurisé aux données médicales, et particulièrement pour les patients.
Quelles industries desservez-vous?
Comme vous l’aurez surement compris avec la description de l’entreprise qui est faite plus haut, nous sommes dans l’industrie des nouvelles technologies. Nous pensons à ASTA que l’Afrique devrait tirer parti de l’évolution des nouvelles technologies pour non seulement doper sa croissance mais surtout accélérer son développement. En effet l’économie du numérique représente des centaines de milliards de dollars chaque année. Nous avons partout l’exemple de pays dans le monde qui doivent une part conséquente de leur croissance au numérique.
La pandémie de COVID-19 en cours ET la tendance au travail à domicile affectent-elles vos opérations ? Comment?
Etant donné que notre entreprise est essentiellement Tech, l’adaptation au télétravail n’a pas été vraiment un problème. En réalité la plupart des taches a effectuées lorsqu’on fait dans la Tech peuvent se faire à domicile. Toutefois, il a fallu mettre sur pied des instruments de contrôle de l’effectivité du travail à domicile. Ce sont justement ces instruments de contrôle qui ont affectés de façon négative notre résultat depuis le début de cette pandémie car ils représentent des charges supplémentaires non anticipées.
Quelle est la stratégie de croissance de votre entreprise pour 2022 ?
Pour cette année 2022, nous comptons améliorer notre offre de service sur le produit OuiCare dans un premier temps. Dans un second temps nous comptons étendre géographiquement notre service qui pour le moment dessert essentiellement les villes de Douala et de Yaoundé. Aussi, nous comptons d’ici la fin mars 2022 commencer l’enrôlement de médecins pour notre produit OuiCare dans les régions du Nord de l’Extrême-Nord, du Sud-Ouest et du Nord-Ouest du pays. Toutefois notre ambition pour cette année et avec l’accompagnement d’Orange Digital Center demeure la couverture totale du territoire camerounais. Si nous le réussissons assez tôt, nous passerons à la phase suivante de notre plan d’expansion, l’international.
Quelles sont les ambitions à long terme que vous visez en tant qu'organisation?
La problématique liée à l’accès à l’information médicale a toujours été une gangrène pour la population et le corps médical en Afrique subsaharienne. Nombreux sont les victimes pré-maladies qui ont perdu la vie faute d'informations liées à leur mal. D'où la nécessité de la mise en place d'un système sécurisé de vulgarisation de l'information médicale dédiée à diverses cibles malades, corps médical, institutions, chercheurs. C’est pour cette raison que nous pensons que la solution que nous avons édité ne saurait se limiter qu’au seul espace camerounais. De ce fait nous ambitionnons de nous exporter à long terme dans d’autres pays africains et voire même au-delà des frontières africaines.
Quelles politiques gouvernementales peuvent être mises en œuvre pour que les entreprises prospèrent au Cameroun ?
Je ne saurais que prêcher pour ma chapelle. Pour ma part je pense qu’il faut une réelle vision de la part du gouvernement pour les entreprises qui font dans la Tech. Ces entreprises ne sauraient être considérées comme celles traditionnelles. Elles ne font pas face aux mêmes besoins que ces dernières. Il faudrait peut-être instituer et mettre en œuvre un programme d’allègements fiscaux, un programme d’accompagnement des jeunes pousses de la Tech. Faudrait peut-être dans ce cas précis prendre exemple sur le Rwanda, qui est reconnu par tous comme un pôle d’excellence en matière de Tech en Afrique.
Quelles sont les opportunités pour l'Agribusiness et l'Agritech en Afrique en 2022 ?
Je dirais qu’elles sont nombreuses. Lorsqu’on observe le contexte économique actuel, avec l’augmentation des prix des produits alimentaires de base, on se dit bien qu’il faut industrialiser le secteur agricole pour accroitre l’offre de produits. Et la Tech est la bienvenue dans ce secteur. Grace à des instruments et des techniques de plus en plus évolués, le rendement du secteur agricole n’en sera que meilleur. Nous avons besoin non seulement de nous nourrir, mais surtout de le faire en moindre cout et c’est là ou intervient l’Agritech car la demande est de plus en plus grandissante.