Après Lagdo et Guider, dans la Région du Nord ; Oyomabang dans la Région du Centre ; Douala et Nkongsamba, dans le Littoral ; le Minee était encore à Natchigal le 20 décembre dernier. Partout les travaux avancent et ces visites de travail successives rassurent les populations qu’elles seront, entre autres.
La descente menée depuis la semaine dernière sur les différents sites visités par Gaston Eloundou Essomba n’est pas une surprise car le ministre de l’eau et de l’énergie avait promis d’opérer cette mission de suivi-évaluation afin de se rassurer que les travaux de son secteur d’activité avancent selon les calendriers arrêtés.
Le 20 décembre 2021, c’était autour des responsables de Natchi-gal Hydro Power Çompany(NHPC) d’accueillir le Ministre de l’eau et de l’énergie à Ndokoa sur le site de l’aménagement hydroélectrique de Natchigal.cette visite était l’occasion pour Gaston Eloundou Essomba d’apprécier l’avancement des travaux de cet important ouvrage pour le système énergétique camerounais.
La confiance de l’État à NHPC
Pour Vincent LEROUX, Directeur Général de Nhpc : « cette visite du Minee témoigne de la confiance de l’Etat du Cameroun dans la capacité des équipes de NHPC et de ses entreprises partenaires à réaliser ce projet d’aménagement hydroélectrique. Nous sommes de toutes et tous résolument engagés à faire de Natchigal le plus grand aménagement hydroélectrique du pays, au bénéfice du développement économique et social ».
Nhpc et l’ensemble des entreprises de ce conseil, de contrôle et de construction du projet sont résolument engagées pour faire de Nachtigal le plus puissant aménagement hydroélectrique du Cameroun. Le chantier, qui a démarré le 1er février 2019, mobilise à fin novembre 2021 un effectif de 3176 travailleurs engagés au quotidien.
Taux global de réalisation à 52 %
« Nous sommes ici aujourd’hui dans le cadre d’une mission de suivi-évaluation des travaux de construction de cet important ouvrage qu’est le barrage de Natchigal. Alors, je voudrais dire d’entrée de jeu que les travaux évoluent bien. Le taux global de réalisation est aujourd’hui à 52%. Par lot, nous nous réjouissons de voir que le lot-Ligne de transport de cet énergie vers Yaoundé, que, les travaux sont achevés pour le lot de la ligne de transport. Pour le lot cité d’exploitation, il est avancé à peu près à 65%. Le lot génie civil quant à lui, lot le plus important, est déjà à 52%. Le lot électromécanique 1 à 48,2%.
Il faut le reconnaître, nous accusons un petit retard qui est de 08 à 09 mois, dû essentiellement à l’impact de la pandémie à Coronavirus, aux problèmes de transport maritime au niveau international. Mais nous avons demandé à l’entreprise de faire des efforts pour respecter le nouveau calendrier. Dans ce nouveau calendrier, la première machine devrait être mis en production en juillet 2023, et la septième et dernière machine en juillet 2024 », explique le ministre de l’Eau et de l’Énergie.
Le déplacement de Natchigal était d’autant plus important que ce barrage est le point départ de la connexion du Réseau interconnecté-nord (Rin), à hauteur de 174 milliards de Fcfa. « En réalité, le départ de la ligne qui va au Nord part de Natchigal où nous nous trouvons actuellement. Donc cette convention vient donc consacrer la fin des procédures de mobilisation des financements. Les financements sont déjà là. Les appels d’offres seront préparés pour que l’année prochaine, les travaux puissent démarrer de manière à ce que dans un horizon de 3 à 4 ans le Cameroun sera un seul et unique réseau interconnecté ».
Pour les responsables de NHPC, c’est un projet important pour le Cameroun car disent-ils : « Si tout se passe bien, à sa mise en service en 2024, Nachtigal fournira près de 30% de la consommation électrique du Cameroun avec une électricité verte, compétitive et disponible toute l’année inscrivant le barrage au cœur du développement durable du pays ».
Quand Gaston Eloundou Essomba se déploie pour une CAN sans délestages
Bien avant Natchigal, lors de sa visite de travail dans la Région du Nord, respectivement à Lagdo (barrage hydroélectrique), dans le département de la Bénoué et Guider, dans le département du Mayo-Louti, il était question d’évaluer la situation de la fourniture en énergie électrique dans le Rin, pendant les fêtes de fin d’année et la Can 2021.
Au barrage de Lagdo, qui a constitué la première escale le Minee et sa suite ont visité les installations de l’infrastructure. « Le Réseau interconnecté-nord est essentiellement alimenté par un ouvrage, le barrage de Lagdo. Et aujourd’hui, l’eau nous fait défaut », a déploré le Minée le 15 décembre à Yaoundé, lors de la signature d’une convention de financement »d’un projet d’exportation de l’énergie électrique vers le Tchad.
A en croire Gaston Eloundou Essomba, « l’année 2021 a été très difficile, suite à une hydraulicité très sévère. Le barrage n’a reçu que 1 milliard 600 millions de m3 d’eau, alors qu’à l’hydrologie normale, on s’attendrait à peu près à 4 milliards de m3, pour pouvoir turbiner et produire 60 Mw par jour. Avec ce niveau, cet ouvrage produit aujourd’hui seulement 13 Mw. C’est donc la principale cause des délestages que les populations du septentrion sont en train de subir aujourd’hui. Il s’agit d’un phénomène naturel, d’un problème naturel, d’un problème hydrologique qui est certainement dû au changement climatique », précise le Minee.
Il s’agit ici d’un phénomène naturel sans précédent. «Deux milliards seulement l’année passée. Il y a deux ans, on en avait 4 milliards. Et avec quatre milliards, nous sommes en situation hydrologique normale ».
En réalité, avec 4 milliards de mètres cubes d’eau, le barrage de Ladgo produisait 60 mégawatts d’électricité par jour, indique le Minee. Or, aujourd’hui, la production est de 12 à 13 mégawatts journaliers. «Le déficit se creuse donc», constate ce membre du gouvernement. Avec la saison sèche qui s’installe, l’eau va se faire encore plus rare, a rappelé Gaston Eloundou Essomba, pour qui il faut davantage de sources thermiques.
Toutefois, « avec les grands événements qui s’annoncent, nous mitigeons tout les risques de coupures d’énergies. Effectivement, nous avons commencé par la partie septentrionale pour toucher du doigt la réalité. Le constat a été fait. L’hydraulicité a été très sévère, le barrage de Lagdo n’a même pas reçu la moitié du volume qu’on attend de ce barrage pour produire normalement, le déficit est donc important. Le chef de l’État avait donc instruit qu’on explore la piste solaire dans cette partie du pays et à la même occasion nous avons lancé les travaux d’installation d’une centrale solaire modulaire et le travail il a commencé. Nous sommes convaincus que avant la Can, les premiers mégawatts de cette centrale solaire modulaire vont entrer en production ».
En plus de cela le ministre de l’Eau et de l’Énergie a annoncé qu’une ligne de transport va relier le réseau interconnecté-sud au réseau interconnecté Nord. « On va bientôt construire 511 km de ligne de 225 000 volts jusqu’à Ngaoundéré (région de l’Adamaoua) qui va consacrer l’interconnexion du réseau Sud au réseau Nord », a-t-il déclaré. Cette ligne va trouver sa source au barrage Nachtigal en construction dans la région du Centre.
Rappelons que le projet Nachtigal consiste à la construction d’un aménagement de type « fil de l’eau » constitué notamment d’un barrage d’une partie en béton conventionnel vibré(prise d’eau, évacuateur des crues), une usine de pied de 4,5 MW et une partie en béton compacté au rouleau de 1380 m de long et de 13,5 m de haut sur le fleuve Sanaga, d’un canal d’amenée de 3,3 Km de long, et enfin d’une centrale de production équipée de 7turbines de 60 MW, soit un total installé de 420 MW :d’une ligne de transport électrique de 225000 V de 50 km de long entre le Site de Nachtigal et Nyom2 ; d’une cité d’exploitation qui hébergera les équipes d’exploitation de l’aménagement.