Infos Business of Wednesday, 21 June 2023

Source: Le Messager no 8064

Partenariats public-privé : comment en faire une des clés du développement ?

Le PPP peut aider le Cameroun à relever le défi du financement de ses infrastructures Le PPP peut aider le Cameroun à relever le défi du financement de ses infrastructures

Selon de nombreux économistes et experts, le partenariat public-privé peut aider le Cameroun à relever le défi du financement de ses infrastructures. Comment financer le déficit d’infrastructures au Cameroun ?

Comment diversifier l’économie du pays, dont plusieurs secteurs dépendent encore des matières premières ? Selon Germain Nanga, économiste, si les partenariats public-privé (Ppp) ont longtemps été décriés, ils sont pourtant aujourd’hui l’une des solutions à envisager. Il faut dire qu’à la difficile mobilisation du financement se sont ajoutés ces dernières années les effets pervers de son externalisation totale.

L’Etat du Cameroun s’en sort généralement à perdre le contrôle de ressources potentielles générées par l’actif ou l’infrastructure. Le développement des PPP, explique Germain Nanga, suppose des préalables au premier rang desquels une harmonisation des pratiques. Le premier levier de la mise en place de ce type de financement est l’adoption d’une définition commune et d’un cadre légal, soutient l’économiste.

Le projet de loi fixant le régime général des Contrats de Partenariat Public Privé, récemment déposé devant la Commission des Affaires économiques, de la programmation et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, est un exemple de la prise en main de la question par le gouvernement camerounais.

Améliorer le climat des affaires Second point, et non des moindres, ajoute notre économiste, le Cameroun doit travailler à l’amélioration du climat des affaires au niveau national, ce afin d’attirer les investissements directs étrangers (Ide). Ainsi, le pays doit engager des réformes sur les volets financiers, fiscaux, mais aussi politiques. Atténuer le risque de non-paiement, limiter l’instabilité politique, adopter des mesures douanières incitatives et lutter contre la corruption sont autant de pistes, estime Germain Nanga, qui permettront de rassurer les investisseurs potentiels, encore trop frileux.

Avec le projet de loi déposé à l’Assemblée nationale par Alamine Ousmane Mey, le gouvernement l’aura bien compris : miser sur les Ppp est peut-être le moyen de sortir de la dépendance financière des organisations internationales. Et de financer le développement sans recourir systématiquement à l’emprunt, dont le montant étrangle parfois notre économie. Mais attirer les financements est une chose, établir des partenariats gagnant-gagnant en est une autre.

Or, note l’économiste, il s’agit d’un point crucial pour le Cameroun. Le respect des bonnes pratiques par les multinationales et la conclusion de deals équitables doivent être exigés par l’Etat. Autre piste, relève Germain Nanga, les Ppp doivent s’appuyer sur le tissu d’entreprises locales, en incluant les Pme et les artisans, afin de favoriser le développement économique, l’emploi et la croissance inclusive.