Selon les instructions données au nouveau directeur du Carbap par le Minresi lundi à Njombe.

La production nationale de plantain, de source officielle, oscille autour de 14 500 tonnes/an. « C’est encore insuffisant », reconnaît le Dr Michel Ndoumbe Nkeng, installé le lundi 6 juillet dernier à Njombe comme directeur du Centre africain de recherches sur les bananiers et plantains (Carbap). Il faut donc faire mieux, et c’est en substance ce que le ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation (Minresi), Dr Madeleine Tchuinte, lui a prescrit lors de son discours d’installation.

Le nouveau directeur devra notamment renforcer et diversifier la coopération scientifique au profit du centre. Un des enjeux essentiels étant d’augmenter la productivité et la compétitivité du plantain. La demande, relevons-le, n’est pas que camerounaise (Congo, Gabon, Guinée équatoriale, RD Congo, Rca et Tchad sont membres du Carbap).

« En Afrique centrale et de l’Ouest, la consommation individuelle tourne entre 125kg et 130kg/an », indique le Dr Ndoumbe Nkeng, qui relève qu’il y a donc de gros besoins en matériel végétal. Mais déjà, au Carbap, des variétés ont été mises au point, qui peuvent produire de 30 à 35 tonnes de plantain à l’hectare (contre 6 à 7 tonnes/hectare dans certaines plantations traditionnelles).

Cela dit, la recherche coûte cher. Le Minresi a donc instruit au nouveau directeur de mener un plaidoyer auprès des bailleurs de fonds, des Etats, etc. et de prendre les mesures appropriées pour optimiser les recettes propres du Carbap. Madeleine Tchuinte a également rappelé, toujours au profit de la recheche, que le chef de l’Etat a autorisé le recrutement de 500 chercheurs cette année, et de 500 autres l’année prochaine. « Avec cette masse critique, on va essaimer le pays », a ajouté le Minresi.

Un des objectifs étant, sans conteste, de lutter contre l’insécurité alimentaire. Le Carbap, qui a « la meilleure collection de bananiers-plantains au monde », selon le ministre, devra jouer sa partition avec efficacité. Madeleine Tchuinte a cependant dit son optimisme face au profil du nouveau promu. Déjà pourvu d’une riche expérience, le Dr Ndoumbe Nkeng, qui aura 53 ans en septembre prochain, est chercheur de rang magistral, spécialiste en épidémiologie végétale et ingénieur agronome, entre autres qualifications.