Infos Business of Monday, 14 September 2015

Source: Investir au Cameroun

Plus de 2800 milliards d’emprunts en errance chez les bailleurs de fonds

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Selon Dieudonné Evou Mekou, le directeur général de la Caisse autonome d’amortissement (CAA), institution publique chargée de gérer la dette publique du Cameroun, plus de 2800 milliards de francs Cfa de prêts mis à la disposition de l’Etat camerounais par les bailleurs de fonds internationaux, tardent à être décaissés.

« Rapporté à un encours de la dette de l’ordre de 3800 milliards FCfa, cela est tout de même considérable et rend parfaitement compte de l’ampleur de la problématique de la sous-consommation des crédits d’investissements», explique M. Evou Mekou dans une interview au quotidien gouvernemental.

A l’origine de cette sous-consommation des emprunts extérieurs destinés à financer les projets de développement dans le pays, plusieurs experts mettent à l’index la complexité des procédures de décaissement imposées par certains bailleurs de fonds, et qui ne sont pas toujours bien comprises par les gestionnaires des projets. Est également pointé du doigt, la multitude desdites procédures, qui changent généralement d’un bailleur de fonds à l’autre.

Autant d’écueils qui causent d’importants préjudices aux finances publiques. Il en est ainsi des prévisions de croissance liées à la réalisation de certains projets stratégiques qui peuvent ne pas être finalement atteintes.

Mais surtout, souligne le DG de la CAA, la sous-consommation des emprunts extérieurs conduit au «renchérissement des financements mobilisés pour les projets, à travers l'accroissement des charges telles que les commissions de gestion payées pendant plus longtemps, ainsi que les commissions d'engagement plus élevées, (parce que ces dernières sont) assises et proportionnelles aux montants des crédits non encore décaissés».

Afin de résoudre ce problème dont les conséquences déteignent sur l’ensemble de l’économie, la CAA, avec le soutien financier et technique de la Banque mondiale, vient de mettre en place un «manuel de procédures simplifiées des projets de l’Etat», ainsi qu’un «un Système intégré de gestion des décaissements» (SIGED).

Officiellement présenté aux potentiels utilisateurs le 3 septembre 2015 à Yaoundé, ce nouveau dispositif, croit savoir la Banque mondiale, permettra de «réduire les obstacles majeurs liés aux faibles taux de décaissements des fonds alloués dans le cadre de l’aide extérieure, pour la réalisation des projets d’investissement et de développement» au Cameroun.