Infos Business of Monday, 4 April 2016

Source: fr.africatime.com

Pourquoi les importations de marché ciment sont suspendues

Une cimenterie Dangote Une cimenterie Dangote

La décision du gouvernement, en vigueur depuis janvier 2016, vise à rassurer les entreprises locales en leur permettant d’atteindre leur capacité de production maximale.

C’était prévisible ! Face à l’entrée en production d’un quatrième opérateur, aux plaintes incessantes du groupe de producteurs locaux de ciment, qui se disputent le marché camerounais avec des importateurs, et à leurs difficultés à exporter pour cause d’insécurité dans la sous-région, le ministre du Commerce (MINCOMMERCE) avait consenti de reconsidérer la situation.

Dans les administrations à Yaoundé tout comme au port de Douala, des sources concordantes indiquent que le gouvernement a finalement opté pour l’interdiction momentanée du ciment importé au Cameroun.

Une mesure qui a pris effet en janvier 2016. « Mais par deux fois déjà, le MINCOMMERCE a dû réitérer cette interdiction au niveau du port notamment, où des entrées de ciment ont été constatées », souligne un informateur du côté de Douala. Dans le même temps, des sources douanières rapportent que « des saisies de sacs de ciment, en provenance du Nigéria sont récurrentes dans l’Extrême-Nord du pays ».

Dans son rapport de perspectives de l’évolution des activités économiques au Cameroun, la direction nationale de la BEAC estime, à propos du ciment, que la concurrence sera très rude au cours du 2e trimestre 2016, avec l’offre additionnelle de la cimenterie Medcem, mais aussi pour cause de « l’importation qui va continuer à augmenter l’offre ».

C’est dire combien l’interdiction des pouvoirs publics peine à se matérialiser. Néanmoins, toujours selon la BEAC, avec cette concurrence de plus en plus pressante, « la baisse des prix est espérée par les consommateurs ». Le mouvement baissier du prix des ciments a, en effet, été amorcé depuis l’an dernier au Cameroun.

Une légère diminution d’environ 200 F sur le sac de 50 kilogrammes. Dans les quincailleries de Yaoundé, des produits de marque étrangère continuent de se vendre, notamment le ciment Conch. Le prix du sac oscille alors entre 4600 et 4900 F. Et toutes les marques locales y sont en abondance.

Il faut dire que la capacité installée de production de ciment au Cameroun est comprise entre 3,7 et 4 millions de tonnes l’an, alors que les besoins tournent autour de 2,5 à 2,8 millions de tonnes par an. Le turc Medcem, dernier-né des producteurs, a une capacité de 600 000 tonnes l’an.

Il a rejoint sur le marché camerounais du ciment le groupe français Lafarge, qui produit actuellement 1,6 million de tonnes à travers Cimencam, sa filiale locale ; le marocain Addoha, qui opère dans le pays sous la marque Cimaf produit 500 000 tonnes et le groupe nigérian Dangoté, avec également 500 000 tonnes.

Et même si toutes ces cimenteries ne tournent pas encore à pleine capacité, l’offre est déjà largement supérieure à la demande. Toutes choses qui faisaient dire en janvier dernier au MINCOMMERCE, qu’« il n’y a pas de raison qu’il n’y ait pas un reflux des prix, sous réserve de l’appréciation des coûts de production, parmi lesquels l’énergie et le volet de transport qui pèse pour beaucoup ».

A ces charges, les producteurs signalent en plus la taxation du clinker à 10% par la loi de finances 2016…