Dans le gouvernement Yang III, Minette Libom Li Likeng n’est pas la seule femme à pousser des coups de gueule. L’attitude de la Ministre des Postes et Télécommunications inspire sa collègue des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières (MINDCAF). Jacqueline Koung à Bessike a livré le fond de sa pensée le 12 janvier 2016 à l’occasion de la 19è session du Conseil national de la route (CONAROUTE) qui s’est tenue, comme d’habitude à l’immeuble Etoile sous la présidence de Philemon Yang, le chef du gouvernement.
Dans sa parution de ce 18 janvier, Le Quotidien de l’Economie (LQE) revient sur les propos de la MINDCAF lors dudit conseil du CONAROUTE. Mme Koung à Bessike a, de prime abord, dit le journal, dénoncé l’immaturité des projets routiers. Une immaturité qui s’illustre par la «non-maîtrise du tracé définitif de la route à réaliser. Ce qui implique les changements fréquents du tracé».
«Le changement du tracé d’un projet routier crée un doute dans l’esprit des populations et rend difficile leur adhésion au projet et quand bien même le tracé définitif est connu, les moyens financiers pour supporter les frais de fonctionnement de la commission d’enquête d’expropriation et la charge indemnitaire font défaut, a-t-elle affirmé. Mme Koung à Bessike a regretté le fait que le coût foncier ne soit pas intégré dans le montant global des projets de route alors que les textes prévoient le paiement préalable des indemnisations avant l’occupation du site concerné. De même, elle a noté que les délais de sécurisation des terrains nécessaires à la réalisation des infrastructures routières ne sont pas comptabilisés dans le chronogramme global du projeté», écrit LQE.
Toujours selon notre confrère, «la ministre des Domaines s’est insurgée contre la longueur des procédures d’expropriation pour cause d’utilité publique et les dysfonctionnements constatés au sein des commissions de constat et d’évaluation. Mme Koung à Bessike a observé que ces commissions fonctionnent souvent sans harmonie et parfois dans une démobilisation inquiétante».
LQE mentionne par ailleurs qu’à cela s’ajoute la complaisance dans le processus d’évaluation des biens et des droits en cause, qui se manifeste par des omissions, des évaluations fictives, des sous-évaluations ou des surévaluations. Loin de s’en prendre qu’aux autorités. Pour la ministre, la forte propension des populations à l’enrichissement par les indemnisations et leur manipulation par des groupes non-identifiés peut parfois faire obstacle aux projets.