Cette réglementation devrait permettre de vider des contentieux qui ont cours entre des entreprises et également réduire les coûts d’énergie… Des mesures non prises en compte dans la loi actuelle.
La loi de 2011 sur le secteur électrique au Cameroun est caduque, expliquait arguments à l’appui, le directeur général de l’Agence de Régulation du Secteur de l’Electricité (ARSEL) Jean Pierre Kadi. Son exposé portant sur l’impact de la loi de 2011 sur la production hydroélectrique, présentée hier mardi 14 février 2017 en ouverture du forum Eau-Energie et Environnement qu’organise Electricity Development Corporation (EDC) à Promote 2017 dressait le tableau des insuffisances décelées dans cette réglementation vieille de 6 ans.
« Dans la loi actuelle, il y a cette lourdeur dans la gestion de l’eau, la preuve étant le contentieux qui oppose actuellement EDC à ENEO au sujet du paiement des droits d’eau. Il y a également cette absence d’indications de la saisine des instances outre que l’ARSEL en cas de non satisfaction dans une procédure, ce qui fait que pour l’instant, lorsque vous n’êtes pas satisfait de ce que l’agence de régulation a décidé vous ne pouvez saisir que le juge administratif », confie Jean Pierre Kadi. Ce dernier s’est également attardé sur la nécessité de clarification des rôles dans le cadre du suivi environnemental pour la construction d’un bassin ou encore sur l’ingérence de certains acteurs publics dans le domaine de compétence de l’ARSEL. Toutes ces difficultés, de son avis, pourront être corrigées avec une nouvelle loi dans le secteur de l’électricité au Cameroun.
Cette nouvelle réglementation, à en croire le directeur général de l’ARSEL, devra également faciliter l’accès à moindre coût de l’électricité pour les ménages et les entreprises et aussi accroitre le taux de l’électrification au Cameroun qui reste encore faible. Néanmoins, «nous pouvons atteindre un taux d’électrification rurale supérieur à 90 % en 2020 en créant des barrages réservoirs dans chaque bassin versant, d’où la nécessité de cartographier le potentiel hydroélectrique pour connaitre l’ensemble des bassins mis en place au Cameroun. Au plan régional la demande d’interconnexion avec les pays voisins est importante. Nous allons produire de l’énergie en grande quantité, pour vendre cette énergie, il est important que la loi aménage des marges pour faciliter ces interconnections régionales», fait savoir Jean Pierre Kadi.