Infos Business of Friday, 22 April 2016

Source: cameroon-tribune.cm

Qui a peur de la norme ?

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Produits agro-alimentaires, matériaux de construction de qualité douteuse pullulent sur le marché local, en dépit des normes rendues d’application obligatoire.

1751 normes ont, à ce jour, été élaborées par l’Agence des normes et de la qualité (ANOR).

Des normes aussi diverses que variées qui devraient s’appliquer à la plupart des produits présents sur le territoire national, qu’il s’agisse de produits alimentaires, cosmétiques et autres matériaux de construction.

Seulement, de nombreux producteurs et importateurs opèrent en faisant fi des exigences prévues par la loi, au grand dam des consommateurs.

Agro-alimentaire

La norme camerounaise NC 213 : 2003-03 sur le pain exige que mis à part les additifs autorisés dans la farine de froment et ceux autorisés en boulangerie, tout autre additif est interdit dans la fabrication du pain, à l’instar de la saccharine et autres édulcorants synthétiques.

Mais jusqu’ici, le bromate de potassium, réputé cancérigène, est utilisé dans la confection du pain pour augmenter le volume de la préparation.

Le poids du pain, lui aussi connaît des restrictions.

Sur ce point, la norme camerounaise a prévu des grammages et fixe le poids réglementaire de la baguette à 175 g, tandis que le poids des « gros pains » devrait se situer entre 300 et 1000 g.

Dans la foulée, le Groupement des Industries Meunières du Cameroun (GIMC) a récemment dénoncé, dans un communiqué, la présence d’une farine « importée frauduleusement et impropre à la consommation » au Cameroun.

Elle serait, peut-on y lire, « non conforme à la norme camerounaise de farine de froment », laquelle insiste sur la production d’une farine enrichie en vitamines.

Construction

Tout aussi délicat que le secteur de l’agro-alimentaire, le monde de la construction a ses exigences.

Les normes des fers à béton, en vigueur depuis 2007 et rendues d’application obligatoire, peinent à se faire appliquer.

Précisément la norme NC 236 : 2007-07 qui indique que « la longueur nominale des barres de fer est de 12 mètres et les diamètres homologués de 6, 8, 10, et 12, sauf pour des commandes spécifiques à consommer en dehors du réseau de distribution national ».

Cependant, certains fabricants et importateurs ne respectent ni la longueur, ni le diamètre réglementaires.

D’où la résistance approximative de ces fers parfois à l’origine de l’écroulement d’immeubles enregistrés jusqu’ici.

Les tôles, elles aussi, sont sujettes aux filouteries.

Le Syndicat des industriels du Cameroun (SYNDUSTRICAM) s’est plaint en 2012, de la présence de 3337 tôles de mauvaise qualité dans le Littoral, de 1544 tôles contrefaites dans le Centre et de 1118 tôles ne répondant pas aux normes dans les villes de Bafoussam, Mbouda et Foumbot.

Lesdites tôles ne se conformaient ni aux dimensions, ni aux épaisseurs requises.

Ainsi, au lieu de deux et trois mètres, leurs dimensions étaient de 1,96 et 2,93 m. Ces stocks ont été saisis par des équipes du ministère du Commerce.