Après deux semaines passées en terre camerounaise, la mission de surveillance multilatérale de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) a livré ses résultats lundi dernier, au terme de plusieurs séances de travail avec les autorités, le secteur privé, les partenaires, etc.

L’exécution des finances publiques

Suite aux mesures de consolidation budgétaire élaborées dans le cadre du programme avec le FMI, la mission de la CEMAC informe que le déficit s’est résorbé revenant à 4,1% du PIB en 2017, contre 6,3% du PIB en 2016. Le solde budgétaire de référence s’est également amélioré de deux points. Les dépenses budgétaires totales ont baissé (4,7%) en 2017, portées par une diminution des dépenses en biens et services (14%), en transferts et subventions (30%) et en investissements sur ressources internes (55%).

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Les initiatives de réactivation du Comité interministériel de contrôle des avances de solde et des rappels et l’opération de comptage physique du personnel de l’Etat ont aussi été saluées. Sous un tout autre plan, relève la mission, les décaissements des emprunts non concessionnels en 2017 ont dépassé le plafond fixé par le FMI. Ils se sont établis à 625,4 milliards F contre 540 milliards F prévus.

La mise en œuvre des réformes

Tout en notant des progrès considérables dans la mise en œuvre au niveau national du PREF-CEMAC, la mission multilatérale souligne que s’agissant de l’état de conformité du Cameroun aux nouveaux critères de convergence de la CEMAC, le Cameroun n’a respecté que deux critères relatifs à l’inflation et à l’endettement. La mission note aussi un retard dans la mise en service de certains grands projets structurants, ainsi que la faible consommation des crédits alloués à la mise en œuvre du Planut. Le Cameroun reçoit par ailleurs une mention bien pour l’engagement des autorités à accélérer la réalisation de ces grands projets, mais aussi la frénésie observée autour du port de Kribi.

La mission se félicite aussi du cadre harmonisé de gestion des finances publiques en zone CEMAC adopté par l’Assemblée nationale, de la révision de la loi de décembre 2017 portant régime financier de l’Etat, de l’élaboration en cours du plan global de réforme de la gestion des finances publiques.

Perspectives macroéconomiques 2018 et 2019

En 2018, la CEMAC relève que la croissance va se redresser à 4%, portée principalement par une bonne tenue de l’activité dans le secteur non pétrolier, mais aussi l’augmentation de la production gazière de 521% qui devrait atténuer l’impact de la baisse de la production pétrolière projetée de 6,1% sur la croissance du secteur pétrolier. L’exécution budgétaire en 2018 se solderait par une résorption du déficit budgétaire qui se situerait à 2,4% du PIB contre 4,1% du PIB en 2017.

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Le solde budgétaire de référence reviendrait à -2,2% du PIB contre -3,4% du PIB en 2017. La mission relève également un faible taux de consommation du budget d’investissement public au cours des cinq premiers mois de l’année en cours dans l’ensemble des régions. Par contre pour le Bip à gestion centrale, le taux de consommation est de 44%. 2019 serait marquée par un redressement de la croissance à 4,5% portée par l’accroissement de l’offre énergétique avec la mise en service du barrage de Memve’ele et les effets induits sur la demande intérieure de l’organisation de la Can 2019.

De belles perspectives qui pourraient tout de même être freinées en cas de persistance de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et un risque de déficit budgétaire plus important en période pré-électorale et électorale.