Infos Business of Tuesday, 4 September 2018

Source: actucameroun.com

Région du Nord: près de 45% de la population est sans emploi

75% des actifs, tous secteurs confondus, sont sous employés 75% des actifs, tous secteurs confondus, sont sous employés

La possession d’un diplôme ou un niveau d’instruction élevé ne garantit pas toujours l’accès à l’emploi dans la région du Nord-Cameroun.

Selon les statistiques du Fonds national de l’Emploi (Fne) pour le Nord, le taux de chômage dans la région du Nord est estimé à 45%. Au moins 25% des jeunes ne sont ni au travail, ni scolarisés, ni en formation. 70% des actifs sont concentrés dans le secteur informel. 75% de ces actifs, tous secteurs confondus, sont sous employés. Plus de la moitié des chômeurs mettent plus d’un an dans la recherche d’un emploi généralement salarié. 64% des actifs ont un revenu inférieur au Smig (28 000 FCFA).

Le revenu minimum acceptable par les chômeurs pour occuper un emploi est en moyenne de 59 800 FCFA par mois (soit70 900 FCFA pour les hommes et 54 000 FCFA pour les femmes), ce qui est un peu plus de deux fois supérieur au Smig en vigueur au Cameroun.

Le chômage reste un phénomène essentiellement urbain, très concentré à Garoua où l’on enregistre en général des taux de chômage à deux chiffres. Il touche principalement les jeunes (âgés de 15 à 34 ans) avec un taux de chômage au sens large évalué à 45%. Les femmes sont un peu plus concernées que les hommes, mais se découragent plus vite dans la recherche de l’emploi.

Par ailleurs, la possession d’un diplôme ou un niveau d’instruction élevé ne garantit pas toujours l’accès à l’emploi. Le revenu minimum acceptable par les chômeurs dans la région du Nord, pour occuper un emploi, est en moyenne de 30.000 FCFA par mois.

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Le principal problème du marché du travail au Cameroun n’est pas le chômage mais plutôt le sous-emploi. Près de trois travailleurs sur quatre sont sous employés, un sous-emploi qui résulte principalement d’une faible rémunération. Le Fonds national de l’Emploi pour le Nord vient de se fixer de nouvelles missions visant à être plus efficace dans la formation des jeunes dans la région du Nord. Ces nouvelles missions visent un meilleur encadrement des jeunes, des élèves et des chercheurs d’emploi afin de leur permettre de s’imprégner des réalités du marché de l’emploi.

Dans la région du Nord, la majorité des actifs occupés exercent leur emploi dans le secteur informel (call box, taxi, moto-taxi, sauveteurs, ouvriers agricoles,…). La part de l’emploi dans le secteur formel reste donc faible. La structure des emplois, selon le secteur d’activité, présente une prédominance des emplois du secteur primaire en milieu rural et des emplois du secteur tertiaire en milieu urbain.

La plupart des Camerounais sont privés d’assurances sociales. Les soins et les médicaments ne sont pas remboursés, le travailleur ne touche pas de salaire en cas de maladie ou de manque de travail. Pas de sécurité de l’emploi; salaires indécents: souvent, moins de 30.000 FCFA par mois.

En raison de l’absence de sécurité sociale et de la pauvreté, la plupart des populations de la région du Nord fait recours aux médicaments de la rue, achetés à la pièce à des vendeurs ambulants ou au marché. Souvent, il s’agit de médicament contrefaits, inopérants, voire toxiques. 80% des populations font régulièrement recours à la médecine indigène et aux plantes nettement moins chères que la médecine occidentale. Souvent, lorsque l’on se décide d’emmener un malade à l’hôpital, il est trop tard. L’hôpital refuse de soigner le patient s’il ne s’acquitte pas au préalable d’une somme conséquente (souvent plus de 100.000 FCFA). Dans ce cas, la solidarité familiale joue un grand rôle.

Le secteur de la santé souffre des conséquences combinées de la corruption, du bureaucratisme et de l’accaparement des ressources par le personnel. Les salaires insuffisants, la dévaluation des employés, une mauvaise gestion de l’administration et des conditions de travail difficiles accentuent ces types de comportements et étouffent ceux qui tentent en vain d’inverser la tendance, créant une brèche de plus en plus importante dans le système de santé publique dans la région du Nord et dans la ville de Garoua en particulier.