Le plus grand importateur de la filière qui avoue ne bénéficier d’aucune protection de l’État, déclare aussi être régulièrement victime de redressements fiscaux abusifs.
« Nous ne bénéficions d’aucune protection de quelque nature que ce soit du gouvernement, comme certains de nos concurrents ». Reprenant le communiqué de son directeur général, signé à Douala le 02 décembre dernier, le chargé de la Communication de CONGELCAM, Joseph Flavien Kankeu, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour décrier ce qu'il qualifie de duplicité des pouvoirs publics dans le secteur du poisson. C’était lors d’un point de presse organisé hier, 2 décembre à Yaoundé.
Le chargé de la Communication de CONGELCAM qu’accompagnait Sah Mandulé, représentant du directeur général de la structure, a dénoncé la fermeture régulière des agences de leur structure par les pouvoirs publics. "Pour des prétextes incompréhensibles, nos points de vente font régulièrement et abusivement l’objet des scellés. Proportionnellement à nos importations, nous payons plus que tous les autres les impôts. Malgré cela, nous sommes toujours plus contrôlés et abusivement redressés par le fisc et ce, à des milliards de Francs CFA ", a-t-il décrié.
Joseph Flavien Kankeu a également réfuté la pensée qui place sa structure en situation de monopole. Dans la filière poisson, a-t-il révélé, "la Société Foods and Fish industries Cameroun SA, pour ne pas la citer, créée en 2018 pour les besoins de la cause, bénéficie toute seule de l’avis technique ou d’une autorisation d’importation du MINEPIA, du Tilapia (Kanga)… tandis que Queen Fish est la seule entreprise autorisée par le même MINEPIA à importer les découpes de viande du porc depuis plus de neuf ans. Ces deux entreprises appartiennent au même opérateur économique qui a l’exclusivité de ces deux produits pourtant interdits d’importations sur notre territoire".
La direction générale de CONGELCAM dénonce également la suspension du Programme d’évaluation avant embarquement sur le poisson importé. Une mesure qui, explique son Cellcom, a contribué à augmenter davantage les coûts de revient et à prolonger les délais d’approvisionnement, tout en aggravant les risques pour le Cameroun, avec de fortes conséquences sur les stocks disponibles de nos produits.
Pour l’année 2020, le MINEPIA a autorisé CONGELCAM a importé 150 000 tonnes de poisson toutes variétés confondues. Cette quantité largement inférieure aux 181 678 tonnes de poisson, importées par le Cameroun en 2017, selon les statistiques de l’Institut nationale de la statistique. Toutes nos tentatives d’avoir une réaction du MINEPIA se sont soldées par des échecs. Toutefois, sur la même question, la direction des Pêches, de l’Aquaculture et des Industries Halieutiques du MINEPIA, sise à Mvog Beti, expliquait en mars 2020 qu’en fonction de la crise dans chaque domaine ou dans chaque variété de poisson, le ministre peut retirer l’avis technique d’importation à un opérateur ou en donner. Cela est fait en fonction des études réalisées dans ce département ministériel. L’avis technique d’importation de Food and Fish Industry Compagny a été délivré en septembre 2020 pour les besoins de la cause.