Le chef de mission du Fonds monétaire international (FMI) au Cameroun, Corinne Delechat, a salué «la bonne performance du gouvernement au titre des objectifs du programme, la mobilisation des autorités pour vraiment atteindre les objectifs, la mise en œuvre des réformes structurelles qui sous-tendent le programme non-seulement dans le cadre du Cameroun, mais aussi au niveau de la région».
S’exprimant vendredi soir à Yaoundé, au sortir d’une audience avec le ministre de l’Économie, du Plan et de l’Aménagement du territoire, Louis Paul Motaze, elle a indiqué que les conditions de la revue en cours «se présentent bien», précisant par ailleurs que les perspectives du premier rapport d’étape «sont bonnes».
Selon Corinne Delechat, l’esprit du programme de son organe pour le Cameroun, mais aussi pour la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), «c’est de donner un espace à l’intérieur duquel on va assainir la situation macro-économique».
La situation régionale était difficile à cause du choc pétrolier, a déclaré le chef de mission du FMI, et le Cameroun a été le moins impacté, a néanmoins emboîté le pas de l’effort des pays voisins et a également mis en œuvre un programme visant à rétablir la stabilité macro-économique et à mettre en œuvre des réformes courageuses, permettant au secteur du privé de prendre le relais de la croissance.
«L’esprit du programme pour le Cameroun et pour la région CEMAC, c’est de donner un espace à l’intérieur duquel on va assainir la situation macro-économique», a ajouté Corinne Delechat, dont le séjour s’achève le 3 novembre prochain.
Débutée le 24 octobre, la mission du FMI au Cameroun constitue la première évaluation de la Facilité élargie de crédit (FEC), approuvée le 26 juin 2017 par le conseil d’administration de cette institution pour un montant de quelque 415 milliards FCFA, soit 175% de la quote-part du pays auprès de l’institution de Bretton Woods.
Selon les projections du Comité monétaire et financier national (CMFN), la croissance réelle du Cameroun devrait baisser de 0,5% en 2017 pour s’établir à 4,2% en 2017, contre 4,7% l’année dernière et des prévisions initiales de l’ordre de 5,7%.
Ces prévisions, note-t-on, sont plus optimistes que celles du FMI qui, dans ses perspectives économiques, prévoit une croissance de 3,7% du Cameroun en 2017.
En dépit d’une résilience certaine, le pays reste en effet confronté aux efforts imposés par la lutte contre le terrorisme de la secte islamiste Boko Haram, mais aussi par la baisse continue des matières premières, et principalement le pétrole, sur le marché international.