Les deux voisins, Congo et Cameroun, se sont engagés à exploiter conjointement la centrale de Chollet pour une production de 600 MW. Si ce projet aboutit, la centrale devra fournir à chaque partie 300 MW.
Le Comité inter-Etats de pilotage du protocole d'accord signé en octobre 2010 entre les deux parties s'est réuni à Brazzaville le 5 octobre dernier en présence du ministre congolais de l'Énergie et de l'Hydraulique, Serge Blaise Zoniaba et son homologue camerounais, Dr Basile Atangana Kouna.
Cette séance de travail co-présidée par les deux ministres, selon les termes du communiqué final, a permis de relancer les discussions sur l'implémentation et la mise en œuvre commune du projet Chollet et les lignes électriques associées.
« Les travaux ont porté essentiellement sur le mode de financement du projet ; l'organigramme de la direction du projet ; l'état d'avancement des travaux de construction des locaux de la direction du projet... », précisent les deux parties.
En effet, un nouveau protocole d'accord a été signé à l'issue de cette rencontre bilatérale entre les deux ministres. Le document prévoit l'adoption d'une nouvelle structure organisationnelle du comité inter-Etats de pilotage qui réduit à huit au lieu de onze, le nombre des membres du comité ; l'installation d'un directeur du projet au plus tard le 30 novembre 2016 ; le recrutement des experts ; ainsi que l'approbation d'un budget etc.
En outre, « les parties s'engagent à faire de Chollet la fondation de l'interconnexion électrique entre les deux pays et éventuellement avec d'autres Etats voisins dans le cadre des accords du PEAC, et à tout mettre en œuvre pour accélérer sa réalisation », selon le communiqué final.
Saluant l'excellence des relations d'amitié entre Brazzaville et Yaoundé, Dr Basile Atangana Kouna a estimé qu'en signant ce protocole d'accord, une étape « importante » venait d'être franchie.
« Lors de la prochaine réunion du comité de pilotage prévue au Cameroun, une nouvelle étape sera aussi franchie.
C'est un grand projet voulu par nos deux chefs d'Etat, je souhaite que le Cameroun et Congo servent de modèle de relations d'amitié et d'intégration dans la sous- région », a souhaité le ministre camerounais.
Réagissant à ce propos, son homologue congolais souligne que les cadres légaux des deux pays consacrent la libéralisation du secteur de l'électricité, qu'il est judicieux d'envisager des constructions innovantes en matière de financement et de gestion des unités de production ainsi que des lignes de transferts associées.
« Je note que le pôle énergétique d'Afrique centrale a eu à faire un plaidoyer en faveur de ce projet lors de la table-ronde des bailleurs de fonds tenue en juin dernier à Bruxelles, sous l'égide de la Cééac », a ajouté Serge Blaise Zoniaba.
Les participants avaient alors invité les deux Etats à introduire des requêtes à la Banque africaine de développement pour un financement ; les investisseurs privés avaient aussi exprimé leur disponibilité à financer le projet.