Le conseil d’administration de la Société Anonyme des Brasseries du Cameroun (SABC) a validé en avril 2017, un plan d’investissement triennal de 30 milliards FCFA. Ce plan a pour but de permettre à l’agro-industriel de croitre sa rentabilité.
La compétitivité conjuguée à la pression fiscale fait du mal au groupe SABC dont les ventes de bières à fin décembre 2016, hors gratuits et hors export, s’élèvent à 4 840 200 hl, soit 484 millions de litres contre 510,43 millions de litres en 2015. Ce qui fait une baisse de 5,2%. Pour tenter de se relancer, le conseil d’administration a validé en avril dernier, un plan d’investissement triennal arrêté à la somme de 30 milliards de FCFA.
Il s’agit, indiquent des sources autorisées, d’un prêt moyen terme de 5 ans qui fait la part belle sur la partie industrielle soit 60% du montant, 30% sur la partie logistique et le solde sur l’informatique et des divers. « Il a pour but de permettre au groupe SABC de continuer à être un écosystème agroindustriel moderne, performant, rentable et citoyen au service de l’économie du Cameroun où chaque produit du groupe SABC est véritablement un engagement au développement du Cameroun », expliquent les mêmes sources.
Du point de vue de la production, le groupe brassicole a su profiter de la nouvelle loi de finances 2016 qui permet de valoriser les matières premières locales camerounaises dans ses produits finis. Elle a par exemple, créée, mis au point et commercialisé notre nouvelle bière « Manyan », 100 % camerounaise.
D’après un haut cadre de la société, si ce dispositif fiscal était élargi à tous les produits finis existants, la SABC serait alors prête à accompagner le gouvernement dans une vraie vision agro-industrielle. Ceci, « afin de faire valoir les matières premières camerounaises (sucre, maïs, etc..) dans un écosystème vertueux ou plus nous nous développons et plus l’agriculture camerounaise se développe. Et avec lui, tout le savoir-faire industriel du Cameroun dans un principe d’intégration amont/aval », affirme-t-il.
La pression fiscale est l’une des raisons pour lesquelles le chiffre d´affaires de la SABC a dégringolé l’année dernière. L’on explique que l’augmentation des prix des bières, en raison du doublement de la fiscalité en 2015 (55% de pression fiscale sur le chiffre d´affaires hors taxes) a fait passer le prix des produits SABC de 400 ou 500 FCFA à 600 voire 700 FCFA ; l’éloignant par conséquent du prix stratégique de 500 FCFA et rendant ainsi les produits moins compétitifs.
SABC soumise à une rude concurrence
La baisse s’explique aussi par la contraction du marché des boissons au Cameroun, en raison de la baisse du pouvoir d’achat, et par la concurrence - aussi bien des acteurs locaux que ceux des pays voisins (Guinée Équatoriale, Tchad, Nigeria (qui a vu sa monnaie dévaluée) et des importations (APE). En rappel, les Camerounais ont consommé moins de bière en 2016 comparativement à 2015.
Selon des chiffres rendus publics par la filiale locale du groupe Castel, les ventes globales de bières au Cameroun en 2016 sont estimées à environ 6 500 000 hl, soit 650 millions de litres importations comprises.
C’est une régression de 0,6% par rapport à 2015 lorsque les fidèles de Bacchus avaient consommé 660 millions de litres. Alors que les ventes s’effritent, trois entreprises se partagent aujourd’hui plus de la moitié du marché local : Le groupe SABC avec 74% des parts de marché contre 78,0% en 2015 ; Guinness Cameroon SA (15%) ; Union camerounaise de brasseries(UCB) avec 10 % et 1% pour les autres.