Infos Business of Monday, 19 August 2024

Source: www.camerounweb.com

Scandale de plus de 1 milliard 266 millions FCFA : Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe a frappé fort

Scandale de plus de 1 milliard 266 millions FCFA : Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe a frappé fort Scandale de plus de 1 milliard 266 millions FCFA : Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe a frappé fort

Le Ministre des Transports, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, est sous le feu des critiques pour une série de formations organisées dans un institut qu'il aurait lui-même créé, l'Institut Sous-régional de Sécurité Routière et de Recherches (ISSERR). Cette initiative, lancée en 2020, visait à former des experts en sécurité routière, mais elle soulève aujourd'hui des questions sur la légitimité des formations dispensées et l'usage des fonds collectés.

Tout commence avec le lancement d'un concours de formation pour 120 experts en sécurité routière, sous deux grades distincts : délégué au permis de conduire et inspecteur du permis de conduire. Nombreux sont les Camerounais qui se lancent dans cette aventure, réussissant le concours et s'attendant à être formés dans des établissements prestigieux tels que l'École Nationale Supérieure des Travaux Publics ou l'École Polytechnique. À leur grande surprise, les lauréats sont dirigés vers l'ISSERR, une école créée par une décision ministérielle, où les frais de scolarité s'élèvent à 550 000 FCFA par an, sans compter les autres frais annexes.

Au total, les inspecteurs doivent payer environ 1 200 000 FCFA sur deux ans, tandis que les délégués déboursent près de 1 850 000 FCFA pour trois ans de formation. Depuis 2020, ce concours a été organisé à quatre reprises, avec 120 candidats pour la première promotion et 240 pour les suivantes.

Le véritable problème réside dans la légitimité de l'ISSERR et des diplômes qu'il délivre. Les certificats de fin de formation, intitulés CAPEC (Certificat d'Aptitude Professionnelle à l'Enseignement de la Conduite des Véhicules à Moteur), ne sont reconnus nulle part. De plus, alors que le Ministère de la Formation Professionnelle propose des formations similaires en six mois, validées par un examen national de Certificat de Qualification Professionnelle (CQP), l'ISSERR, sous la tutelle du Ministère des Transports, délivre des certificats en deux à trois ans sans qu'aucun examen national ne soit requis.

Pire encore, aucune des personnes formées par l'ISSERR n'a été recrutée par le Ministère des Transports, qui continue pourtant de lancer de nouveaux concours pour cet institut. En parallèle, le ministre a initié un autre concours pour former des opérateurs de centres de visite technique, avec des frais de formation de 600 000 FCFA pour trois mois, suivi de recrutements dans ces centres pour un salaire modique de 80 000 FCFA.

En somme, si l'on fait le calcul, sur trois ans, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe et ses collaborateurs auraient récolté environ 1 milliard 266 millions FCFA grâce à ce système de formation. Et pourtant, les diplômes délivrés par l'ISSERR restent sans reconnaissance officielle, plongeant les candidats formés dans une situation d'incertitude totale.