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Infos Business of Tuesday, 20 August 2024

Source: www.camerounweb.com

Scandale à la présidence impliquant Ngoh Ngoh : des manœuvres en coulisses pour faire perdre des milliards à l’État camerounais ?

Scandale à la présidence impliquant Ngoh Ngoh Scandale à la présidence impliquant Ngoh Ngoh

À quelques semaines d'une décision cruciale de la Cour internationale d’arbitrage de Paris, un silence troublant enveloppe l’affaire qui oppose la République du Cameroun à la société australienne Sundance Resources Ltd/Cam Iron. Le litige porte sur l’exploitation de la mine de fer de Mbalam, un projet stratégique dont l’État camerounais a transféré la gestion à Bestway Invest, au grand dam de Sundance. Cette dernière réclame aujourd’hui des dommages s’élevant à 3000 milliards de FCFA, une somme qui pourrait porter un coup dur aux finances publiques du pays.

Dans cette affaire, la défense des intérêts du Cameroun semble compromise par des blocages au sommet de l’État. En effet, Maître Thierry Lauriol, avocat du Cameroun et associé du cabinet Jeantet à Paris, ainsi que le cabinet d’expertise technique FairLinks, attendent toujours leurs paiements. Leurs honoraires impayés s’élèvent à près de 1,5 milliard de FCFA. Une situation inquiétante à l’approche du verdict prévu pour octobre 2024.

Malgré ce retard de paiement, Maître Lauriol a fait preuve de coopération en indiquant, dans une correspondance adressée au ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Fuh Calistus, qu'il reprendrait ses diligences dès la fin août 2024. Il prévoit de se rendre au Cameroun pour recueillir des documents essentiels à la défense du pays, et le cabinet Jeantet se dit prêt à renouer avec FairLinks pour poursuivre l'expertise suspendue depuis juin dernier. Mais en dépit de ces efforts, la présidence de la République reste silencieuse, sans donner aucune instruction pour régler les arriérés des experts.

Les correspondances adressées à la présidence par Maître Lauriol en juillet et août 2024 sont restées sans réponse, tout comme celle envoyée par FairLinks. Ce silence laisse planer un doute sur la volonté réelle des autorités camerounaises de protéger les intérêts du pays dans cette affaire aux enjeux financiers énormes. L'inertie au sommet de l’État pourrait coûter cher au Cameroun, alors que le ministre de la Justice, Laurent Esso, devrait prochainement recevoir des correspondances du tribunal arbitral.

L’affaire, portée devant la Cour internationale suite à une lettre de mission signée par Laurent Esso en avril 2022, et émanant des instructions de Paul Biya via Ferdinand Ngoh Ngoh, semble aujourd'hui bloquée. Tout porte à croire qu'au cœur de l’État, des manœuvres obscures mettent en péril les finances publiques, indique Boris Bertolt.