La croissance économique du Cameroun s’est renforcée en 2013, se situant à 5,6% contre 4,6% en 2012 et elle est principalement tirée par le secteur tertiaire, lui-même appuyé par le secteur secondaire qui a poursuivi sa consolidation, selon un rapport publié mercredi par l’Institut national de la statistique (INS).
Ces deux secteurs ont ainsi contribué de 2,8 et 1,3 point à la croissance du pays, le secteur primaire enregistrant également une croissance passant de 2,7% en 2012 à 3,7% en 2013, avec une contribution à la croissance globale de l’ordre de 0,8%.
Dans tous les secteurs, explique l’INS, la rentabilité économique des entreprises s’est maintenue à un niveau satisfaisant (8,8%) grâce à une croissance globale, facilitée par un rythme soutenu des investissements sur plusieurs années, avec un rendement économique supérieur à la moyenne dans plus de 7 branches d’activité sur 10.
Ledit rendement a plafonné à un taux au-dessus de 25% dans les activités de «commerce et réparation de véhicules», suivies par les «activités financières» (21,5%) et les «activités de télécommunications» (18,1%), et ce en dépit d’autres performances négatives qui s’expliquent par un accroissement plus important des charges.
Concernant la rentabilité des ressources stables, elle s’est contractée à 22,0% après les 24,5% affichés en 2012 et 23,9% en 2011.
Quant à la rentabilité financière, toutes branches confondues, elle s’est située pendant la période étudiée à un niveau historiquement bas, avec un ratio à 4,6% en 2013 contre 17,4% en 2012 alors que des niveaux s’échelonnant à 14-16% avaient été observés antérieurement.
Cette situation est la conséquence de très mauvais résultats obtenus par certains fleurons de l’économie nationale tels que la Société nationale de raffinage (SONARA), la Cameroon Development Corporation (CDC), Aluminium du Cameroun (ALUCAM) et la Cameroon Airlines Corporation (CAMAIR CO), qui à eux seules ont cumulé un résultat net négatif de -79,6 milliards FCFA en 2013.
De même, la productivité du capital est restée stationnaire (autour de 18% ± 1% depuis 2006) et la productivité du travail, mesurée par le ratio valeur ajoutée/ effectif employé, a pratiquement stagné pour s’inscrire dans les taux enregistrés depuis 2006, soit environ 10 millions FCFA par tête.
Et, alors que l’intensité capitalistique se situait à 56,6 millions FCFA par tête contre 59,3 millions FCFA en 2012 et 66,4% en 2011, le degré de vieillissement de l’outil de production s’établissait pour l’ensemble des entreprises à 55,2% au terme de l’exercice 2013, une croissance régulière témoignant d’un rythme de renouvellement ralenti des immobilisations.
Dans le même ordre d’idées, le coefficient d’endettement des entreprises a stagné à 3,8 en 2013, leur fonds de roulement s’établissant pour l’ensemble à 55,2% au terme de l’exercice et continuant de diminuer en importance, contribuant de -1,4% au financement de l’actif circulant.
Selon le rapport de l’INS, le nombre de branches présentant un ratio fonds de roulement/actif circulant négatif était en nette augmentation en 2013, soit 17 contre 15 branches en 2012 et 9 en 2011.
Quant aux dettes à moyen et long terme, encore appelées dettes financières, elles se sont affichées, en proportion du total bilan, à 14,5% en 2013 pour l’ensemble des entreprises modernes de l’économie en repli de 3 points par rapport au niveau enregistré en 2012.
S’agissant des dettes à court terme, elles ressortaient à 66,4% contre 61,4% en 2012 essentiellement constituées de crédits fournisseurs, de découverts bancaires et de facilités de caisse.