Infos Business of Monday, 2 September 2024

Source: www.camerounweb.com

Société générale stoppe la vente de sa filiale au Cameroun

Société générale stoppe la vente de sa filiale au Cameroun Société générale stoppe la vente de sa filiale au Cameroun

L'avenir de Société Générale Cameroun reste incertain alors que la banque française a temporairement suspendu la vente de sa filiale locale. Engagée dans un processus de désinvestissement sur le continent africain, la banque dirigée par Slawomir Krupa attend désormais que le gouvernement camerounais précise ses intentions quant à une éventuelle prise de participation dans cette opération.

Selon les informations publiées par La Lettre, Société Générale avait précédemment sollicité la banque Lazard pour l'accompagner dans la vente de ses filiales au Cameroun, en Tunisie et au Ghana, dans le cadre d'une restructuration plus large de ses activités internationales.

La valorisation de la filiale camerounaise s'élève à 164,164 milliards de FCFA (soit environ 250 millions d'euros), reflétant la stratégie de la banque visant à rationaliser sa présence mondiale.

Cette mise en vente n'est pas un cas isolé. En décembre 2023, Société Générale avait déjà cédé ses filiales au Burkina Faso et au Mozambique. Des désinvestissements similaires avaient été annoncés auparavant dans d'autres pays africains, notamment au Congo, en Mauritanie, en Guinée équatoriale et au Tchad. Cette tendance s'inscrit dans un mouvement plus large de retrait des banques européennes du marché africain.

En effet, BNP Paribas a également réduit ses opérations sur le continent, limitant sa présence à la banque de détail au Maroc et en Algérie, tout en se désengageant progressivement d'autres marchés africains. Le Crédit Agricole a suivi le même chemin en cédant ses participations dans Crédit du Maroc et en réduisant considérablement ses activités sur le continent. Le groupe BPCE, quant à lui, a finalisé en 2018 la vente de ses filiales au Cameroun, à Madagascar, en République démocratique du Congo et en Tunisie.

Pour Georges Meka Abessolo, expert en banque et finance, plusieurs facteurs peuvent expliquer le retrait de Société Générale de ses marchés africains. Bien que rentables, les filiales africaines ne représentent que 2 % des activités globales du groupe, un poids jugé insuffisant pour justifier un engagement soutenu dans la région.

De plus, le durcissement des réglementations, notamment celles de la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC) et de la Commission bancaire de l'Afrique centrale (COBAC), a compliqué les opérations de rapatriement des excédents de trésorerie.