Infos Business of Tuesday, 19 March 2024

Source: Le Zenith

Sodecoton : Comment le Dg et sa famille enterrent l’entreprise

L’économie cotonnière traverse une zone de turbulence L’économie cotonnière traverse une zone de turbulence

La Société de développement du coton (Sodecoton) semble tisser sa toile sur un fil fébrile au regard des crises mondiales subies et la gestion approximative de ses dirigeants.

L’économie cotonnière traverse une zone de turbulence. 8,8 % : c’est le taux de chute de la production annuelle de la Sodecoton pendant la saison 2021- 2022, soit plus de 31.000 tonnes. Déjà en 2020, l’entreprise cherchait 43 milliards de francs CFA pour résoudre le problème de la baisse de la production. Le top management multipliait des missions tandis que les producteurs étaient aux abois. Le manque d’engrais, d’urée et d’herbicides a conduit à la baisse de la qualité du coton produit par la Sodecoton.

D’après nos sources, la multiplication des avaries, provoquées et même voulues ferait les affaires du Directeur général, sa coterie et d’un huissier de justice qui vient très souvent faire le constat desdites avaries. Le rôle de ce dernier serait de certifier la forfaiture par un constat fantaisiste. Des mêmes sources, une fois les avaries constatées et déclarées, c’est l’épouse du Directeur général, aidée en cela par son propre frère et le fils d’une certaine employée de la Crtv, qui les achèteraient à vil prix, avant de les écouler dans des circuits frauduleux, notamment au Nigeria.

C’est devenu une vérité de Lapalisse dans la capitale de la Région du Nord que c’est le Directeur général de la Sodecoton qui tue l’entreprise. Les contonculteurs souhaiteraient une seule chose aujourd’hui, voir la Conac, l’Anif, le Tcs et pourquoi pas la Cour des Comptes débarquer à Garoua pour faire l’état des lieux, et sortir les pauvres paysans de la paupérisation installée à la Sodecoton par monsieur Mohamadou Bayero Bounou, qui raconterait à ses copains qu’il voudrait entrer au gouvernement pour remplacer l’actuel ministre de l’Agriculture et du développement rural Gabriel Mbairobe.

C’est pour cette raison que l’argent supposé aider la Sodecoton à redécoller serait distribué à des vendeurs d’illusions qui écument la haute administration, pour, dit-on, huiler le chemin qui mène au gouvernement. Et au commun des populations de Garoua de se poser la question de savoir pourquoi monsieur Mohamadou Bayero rêve-t-il tant du poste ministériel alors que son bas de laine est déjà suffisamment garni ?

Un fleuron en perte de vitesse Créée en 1974 la Société de Développement du Coton (Sodecoton) est une entreprise d’État mise sur pied pour gérer la filière coton. Sa mission est d’organiser la production et la commercialisation du coton sur l’étendue du territoire. Elle détient plusieurs sites de production à travers le Cameroun. La société, détenue à 59 % par l’État et par la Compagnie française de développement du textile pour le reste, participe de la volonté du gouvernement de donner un coup de collier à cette culture dans le but de booster l’agriculture et d’en faire un véritable levier de développement.

La Sodecoton ne possède plus de plantations de coton, mais travaille en partenariat avec les producteurs camerounais, dans ce sens qu’elle est chargée d’encadrer les producteurs de coton graine et de coton fibre, et de la production de l’huile de coton et des tourteaux de coton. L’activité fait vivre 350 000 agriculteurs dans le nord du pays, ceux-ci se déploient sur plus de 159 000 hectares dans cette région, la production est acheminée pour l’essentiel en Asie et à l’Union européenne soit 95% et les 5% restant mis à la disposition de la Cicam. Embellie morose et gestion calamiteuse Malheureusement l’évolution de cette boite n’est pas linéaire, on observe de grosses fluctuations qui ont déstabilisé plusieurs agriculteurs qui faisaient de cette pratique leur seul viatique. C’est d’ailleurs cette ambiance qui caractérise les prix du produit, 98 cents en 1995, 49 cents en 2000, 45 cents en 2002, 63 cents en 2009 et 150 cents en 2010 selon des données révélées par la presse. Après avoir occupé la tête du peloton des pays producteurs de coton de la zone franc en ce qui est du prix, 179 Fcfa, les prix ont par la suite connu une chute libre, ce qui a été dommageable pour toute la filière. Autre coup fatal, l’évasion de la production vers le Nigeria associée à la gestion contestable des dirigeants. L’entreprise publique camerounaise a annoncé des pertes après l’effondrement du prix de l’or blanc de 21 % en cinq mois.

Le Cameroun est le cinquième exportateur mondial de coton. Celui-ci ne parvient guère à lutter contre les producteurs, notamment américains, qui bénéficient toujours d’importantes subventions publiques. De 306 000 tonnes en 2005, la production d’Afrique centrale est tombée à 110 000 tonnes l’an passé. Dans ce contexte délicat, la Sodecoton entend augmenter sa production de 150 000 à 160 000 tonnes cette année. En 2003, la Sodecoton était la 3ème entreprise du Cameroun après la Sonara et les Brasseries du Cameroun. Elle était aussi classée 8e parmi les entreprises africaines les plus performantes, des performances qui semblent lointaines, au regard de ce qui se passe actuellement