Les enveloppes consommées se chiffrent en milliards de Francs CFA. Dans le même temps, le chantier de construction du Complexe sportif d’Olembe ne reflète pas la physionomie correspondante.
Les travaux de finition octroyés à l’entreprise Magil construction prévoyaient une enveloppe de 55 milliards de Francs Cfa à débourser par l’Etat du Cameroun. Calculette en main, le chantier de finition du Coso coûte finalement 59 milliards de Francs CFA. Le niveau d’avancement, lui, est estimé à 50% des réalisations attendues.
Alors que le ministre des sports et de l’éducation physique, Narcisse Mouelle Kombi, maître d’ouvrage dudit chantier exige des éléments de dépenses justificatifs de l’entreprise maître d’œuvre, Magil construction, la Task Force coordonnée par le ministre, secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh instruit, sur «instruction de la haute hiérarchie» que le Minsep travaille avec l’entreprise franco-canadienne, dans le cadre du nouveau chantier d’extension accordé à Magil sur le même site. Un autre chantier dont le coût est estimé à 37 milliards de Francs CFA.
Quelques années en arrière, c’était l’entreprise italienne Gruppo Piccini (concepteur de l’infrastructure et premier maître d’ouvrage) de fondre dans la nature avec 113 milliards de Francs CFA issus du Trésor public camerounais sans que les travaux ne soient justifiés par le montant emporté. Du coup, le pays est engagé dans une procédure judiciaire dont l’issue seule nous dira les tenants et les aboutissants.
Au total, c’est 172, 5 milliards, selon des sources proches de cet investissement pharaonique qui sont imputés à l’Etat camerounais sans que l’infrastructure ne soit livrée. Une somme à laquelle il faut ajouter les 37 milliards de Francs Cfa accordés par la Task Force à l’entreprise franco-canadienne. Officieusement, des sources proches de la supra structure gouvernementale qu’est la Task Force justifie que l’entreprise Magil qui n’a pas pu livrer le Complexe sportif d’Olembe, même après avoir consommé l’essentiel des fonds alloués à cette infrastructure, aurait pris l’engagement de terminer la phase initiale du chantier. De quoi s’interroger sur les destinations réelles des fonds engloutis pour la construction de cette infrastructure dont les travaux ont été effectivement lancés en 2017. L’usage des fonds alloués à la construction du Complexe sportif d’Olembe constitue à nul doute l’un des scandales financiers, parmi les plus gros de la décennie en cours.
Menaces
Depuis de nombreuses années, les camerounais les citoyens camerounais continuent de payer pour une infrastructure dont l’achèvement est désormais hypothétique. Dans le même temps, l’entreprise en contrat avec l’Etat du Cameroun nargue et profère des menaces contre certains démembrements de l’Etat, ses sous-traitants et tout un peuple qui retient sa colère. Une situation d’autant plus exaspérante que l’on a l’impression que tous ces fonds qui engloutis et, visiblement, distraits le sont avec la complicité de certains de nos compatriotes. Sinon comment expliquer que tous ces fonds aient été consommés alors que les clauses contractuelles prévoient des timings de paiements.
Il est de notoriété que le stade d’Olembe (seule infrastructure visible du complexe prévu), dans lequel se sont déroulées, au forceps, certaines rencontres de la Can 2021, a bénéficié du concours inestimable des Pme locales. Des entrepreneurs et prestataires camerounais qui subissent l’arrogance d’une entreprise dont le seul mérite semble d’avoir des «partenaires» au sein des sphères de prise des décisions.