Les riverains des plantations de la Société anonyme Hévéa du Cameroun (Hévécam) dans les arrondissements de Lokoundjé et de Kribi II, tous situés dans la région du Sud, ne sont plus en odeur de sainteté avec les responsables de cette entreprise agro-industrielle.
C’est ce qui ressort d’une réunion de crise que vient d’organiser dans la ville de Kribi, le préfet du département de l’Océan, dans l’optique d’aplanir les dissensions entre les deux parties.
En effet, apprend-on, les riverains d’Hévécam accusent ce producteur d’hévéa de s’accaparer les terres cultivables, en allant au-delà des limites de certaines de ses concessions foncières. Cette situation, indiquent-il dans un mémorandum relayé par le quotidien gouvernemental, prive les populations de moyens de subsistance, généralement pourvus par la pratique d’activités agricoles sur les terres querellées.
De son côté, Hévécam dénonce une «occupation illégale des terres» concédées à l’entreprise par l’Etat camerounais. En appui à cette dénonciation, la société agro-industrielle fait savoir que dans la localité d’Elogbatindi, par exemple, les populations ont occupé une dizaine d’hectares sur ses concessions foncières, en y plantant des palmiers à huile et des cacaoyers.
Des descentes sur le terrain sont envisagées, afin de démêler l’écheveau. Entreprise agro-industrielle majoritairement contrôlée par les Chinois de Sinochem International, Hévécam est l’un des producteurs de caoutchouc naturel au Cameroun, avec la Cameroon Developement Corporation (CDC), entreprise publique avec laquelle Hévecam partage d’ailleurs le statut de grands employeurs du pays derrière l’Etat.
Hévécam exploite actuellement 22 000 hectares de plantations et prévoit de les étendre aux 18 000 autres hectares concédés par l’Etat camerounais en 2012.