Je ne vends pas la tomate en détail. Soit tu achètes le seau de 4000 F, soit tu laisses », prévient un brin belliqueuse, Margarette Bella, revendeuse au marché du Mfoundi à Yaoundé. Depuis la matinée, la revendeuse voit les ménagères éviter son comptoir, tant ses prix sont élevés par rapport à la normale. « Je ne vais pas supplier les clients, on n’a presque pas de bénéfice.
Le petit cageot de tomates coûte dans les 12 000 F », explique-t-elle. Depuis quelque temps, les ménagères voient rouge, tellement les prix du fruit ont augmenté. A l'origine de cette hausse, la faible pluviométrie dans les bassins de production. « Sans pluie, les tomates sèchent dans les champs et le fruit est difficile à trouver. Ça devrait aller mieux avec le retour des pluies », indique Margarette Bella.
La vente au détail ne se porte pas mieux. Florence B., ménagère, s’indigne de la hausse des prix. « J’ai acheté cinq « olivettes », c’est-à-dire de toutes petites tomates à 300 F. C’est à peine si elles peuvent colorer une sauce », affirme-t-elle. « C’est une situation pénible parce que la plupart des plats sont faits à base de ce légume », renchérit Christine M., ménagère. Au marché dit Ancien 8e à Yaoundé, principal lieu de ravitaillement en tomates des bayam-sellam de Yaoundé, cela va faire un mois que les prix ont grimpé.
Conséquemment, le cageot qui y est acheté est revendu encore plus cher dans les marchés de la ville, notamment dans les marchés Mbankolo, Etoudi, Mvog-Atangana Mballa… Ceci sans oublier qu’une partie de la production locale de la tomate est destinée à alimenter les pays voisins dont la Guinée équatoriale et le Gabon où les prix sont intéressants. Les zones de production que sont les départements du Noun à l’Ouest, du Mbam-et-Kim et de la Lékié dans le Centre sont la cible des exportateurs.