Infos Business of Tuesday, 25 July 2023

Source: Intégration N°567

Transport de marchandises en zone CÉMAC : des financements pour fluidifier les corridors de transport

L’observatoire des pratiques anormales a présenté les obstacles d’une libre circulation L’observatoire des pratiques anormales a présenté les obstacles d’une libre circulation

Comparé aux autres corridors régionaux en Afrique et dans le monde, l’Afrique centrale est la moins intégrée. Ce qui ne facilite pas l’intégration seulement régionale, mais aussi économique des biens. Nous avons beaucoup de travail à faire là-dessus », voilà le constat de Jérôme Pons, chef de coopération de la représentation de l’Union Européenne au Cameroun et en Guinée Equatoriale, lors de son discours d’ouverture des travaux.

Son point de vue est en droite ligne avec celui du Dr Marcel Opoumba. Le directeur général de l’Issea dit que « l’intégration intra - régionale en zone Cemac n’est que de 30% ». En fait, les partenaires au développement et experts de l’Opa constatent que la fluidité en matière de transport de fret dans cette partie du monde est un véritable chemin de croix. Si nous ne prenons que le corridor Douala-N’Djamena, l’Opa compte 57 points de contrôles au Cameroun contre 4 au Tchad.

Parlant de la durée du trajet, il ressort qu’elle est la plus élevée en Afrique avec 8,5 jours de traversée. Il faut alors prévoir 126.000 FCFA de dépenses en aller et 11 000 FCFA pour le retour. Les véhicules sont en mauvais état avec l’absence des visites techniques. 143 check points répertoriés par les experts sur les corridors. Dans ces postes de contrôles, on trouve les corps de métier tels que la Douane, la police, la gendarmerie et parfois l’armée.

Cet état des choses fait des corridors Douala-N’Djamena (1 844 km), Douala-Bangui (1 431 km) et Yaoundé - Libreville (790 km) les plus gros freins de l’intégration économique en zone Cémac. Toutes ces entraves à la libre circulation persistent malgré les dispositifs réglementaires et administratifs, ainsi que de nombreuses tentatives à l’échelle des pays et entre les pays. Pour mieux lutter contre ces pratiques anormales, qui ne sont pas légales et améliorer cette intégration, l’Opa et ses partenaires proposent des pistes de solution.

La première est d’éliminer les dysfonctionnements observés : la mise sur pied de 5 checkpoints sur le corridor DoualaN’Djamena et à 3 pour Douala-Bangui ; traquer les pratiques anormales sur les axes routiers inter-Etats. Le but ici est de ramener les institutionnels à supprimer les goulots d’étranglement et promouvoir une mobilité terrestre, aérienne et maritime.

L’Opa souhaite accompagner les autorités compétentes des secteurs concernés dans la prise des bonnes mesures correctives. Pour que ce rêve soit une réalité, l’UE, par la voix de son représentant, annonce des investissements massifs dans les corridors Libreville, Douala, Kribi et Ndjamena, dans le cadre d’un programme de réalisation des infrastructures.

D’ailleurs, elle débourse 20 millions d’euros dans le programme d’appui à la gouvernance des infrastructures régionales et nationales en Afrique centrale, Pagirn dans lequel se trouve l’Opa. Le gouvernement camerounais, par la voix du représentant du ministre de l’Economie, de la planification et l’aménagement du territoire Minepat, M Stanfort Pédié, conseiller technique numéro 4, prend note des manquements relevés. Il explique que le gouvernement travaille pour améliorer les conditions de transport, afin de booster l’économie.