• Le Port autonome de Douala doit 10,5 milliards aux fiscs
• Modeste Mopa Fatoing passe à la vitesse supérieure
• Plusieurs grandes sociétés sont dans la même situation
Modeste Mopa Fatoing, le patron de la Direction Générale des Impôts du Cameroun déclare la guerre aux grandes sociétés qui doivent aux fiscs. Le Port autonome de Douala est dans le viseur des contrôleurs de la DGI. Ils réclament à la société dirigée par Cyrus Ngoo le paiement de plus de 10,5 milliards de dettes fiscales. Pour entrer dans ses fonds, la Direction générale des impôts a saisi le 19 janvier 2021, les banques commerciales installées au Cameroun afin qu’elles bloquent les comptes du mauvais payeur.
« Faisant suite au non - paiement de la dette fiscale du port autonome de Douala, NIU: MO69900009499X, d’un montant global de Fcfa, 10 529 287 192 ( frais de poursuites de Fcfa 100 000 compris), émise sur AMR N N2820/CG du 03/04/2018, N26602/CCF du 22/03/2019, N99279/CG du 06/10/2021, et N 102658/CCF du 04/11/2021. J’ai l’honneur de vous de demander, conformément aux dispositions de l’art 76 du CGI de procéder au blocage de ses comptes bancaires ouverts dans vos livres », indique la lettre dont le lanceur d’alerte Boris Bertolt a laissé fuiter quelques extraits.
Même si l’exécution de cette requête reste peu probable, elle confirme le malaise entre plusieurs grandes entreprises du Cameroun et la Direction générale des Impôts. En effet le 16 janvier, Célestin Tawamba, le président du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), avait écrit une lettre au président de la République Paul Biya pour réclamer la tête du patron des fiscs.
«…son inaptitude à dialoguer et à faire face à la contradiction, le refus de délivrer des documents administratifs qui a entraîné des retards considérables dans la réalisation des investissements, son incapacité à concevoir une politique fiscale à court et moyen termes de nature à impulser la croissance tout en assurant un niveau appréciable de recettes à l’État, sa méconnaissance de la réalité de l’entreprise », indiquait la lettre.
Congelcam
Le port autonome de Douala n’est pas la seule société qui subit les foudres de Modeste Mopa Fatoing. La direction générale des Impots (DGI) a découvert de nombreuses anomalies dans les livres de la société. « Utilisation frauduleuse de la même Licence dans les succursales de la même ville, fausses déclarations fiscales, nombreux impayés d’impôts sur une période qui dépasse 10 années », voici la liste certainement non-exhaustive des faits reprochés à la société appartenant au sénateur du RDPC.
Pour contourner les exigences des contrôleurs de la DGI, Sylvestre Ngouchingue a saisi le premier ministre Joseph Dion Ngute pour se plaindre des agissements du service des impôts. Il se dit victime de harcèlement. « Congelcam subit une pression énorme de la direction générale des Impôts. Ses agents mènent des contrôles intempestifs qui étouffent le fonctionnement normal de l’entreprise qui emploie pourtant des centaines de Camerounais », a-t-il déclaré dans une note envoyée au chef du gouvernement.