Dans un communiqué publié le 22 août 2024, la Direction des Grandes Entreprises du Cameroun a lancé un avertissement clair et ferme à l'attention de tous ses contribuables. L'Inspecteur Principal des Impôts, Ali Alhadji Abba, signataire du document, a fixé au 1er septembre 2024 la date limite pour le paiement de l'impôt sur le revenu des personnes physiques.
Cette annonce, qui sonne comme un dernier rappel, met en lumière la détermination des autorités fiscales à faire respecter les obligations fiscales des grandes entreprises, piliers de l'économie camerounaise. Si certains contribuables ont déjà rempli leur devoir fiscal, recevant les félicitations de la Direction, d'autres se trouvent face à un compte à rebours serré.
Le ton du communiqué ne laisse aucun doute sur les conséquences pour les retardataires. Dès le 2 septembre, un arsenal de sanctions s'abattra sur les entreprises défaillantes. Parmi ces mesures, la publication des noms des contrevenants dans le "Cameroun Tribune", quotidien national, équivaut à une mise au pilori public. Cette stratégie de "naming and shaming" pourrait avoir des répercussions significatives sur l'image et la réputation des entreprises concernées.
Mais l'administration fiscale ne s'arrête pas là. Une amende de 250 000 FCFA, sans possibilité de remise, attend les retardataires. Plus grave encore, les entreprises fautives verront leur fichier actif désactivé auprès de la Direction Générale des Impôts. Cette mesure, apparemment technique, a des implications profondes : impossibilité d'obtenir des attestations d'immatriculation ou de conformité fiscale, documents souvent cruciaux pour les opérations commerciales et administratives.
La menace s'étend même au-delà des frontières nationales, avec l'impossibilité annoncée d'obtenir des visas auprès des représentations diplomatiques. Cette disposition pourrait sérieusement entraver les déplacements internationaux des dirigeants et cadres des entreprises concernées, impactant potentiellement leurs activités à l'étranger.
Cette approche musclée de l'administration fiscale soulève des questions sur l'équilibre entre la nécessité de collecter les impôts et le maintien d'un environnement propice aux affaires. Certains observateurs pourraient y voir un risque de fragilisation du tissu économique, tandis que d'autres applaudiront une application stricte de la loi, garante d'une concurrence équitable.
Alors que l'échéance du 1er septembre approche, les grandes entreprises du Cameroun se trouvent face à un choix clair : se mettre en règle ou affronter des conséquences potentiellement dévastatrices. Cette situation met en lumière les défis persistants de la gouvernance fiscale dans le pays, et pourrait marquer un tournant dans les relations entre l'État et le secteur privé.