Depuis 2020, la Mairie de Yaoundé réclame près de 4 milliards de FCFA aux entreprises pour des affichages publicitaires non autorisés, une démarche contestée par les entreprises locales et multinationales. Ce litige révèle des enjeux juridiques et financiers majeurs au cœur de la gestion urbaine.
Selon Junior Daniel Mbilongo, directeur du cabinet Label Sarlu, l'affichage publicitaire à Yaoundé doit être autorisé par une régie accréditée par la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY) et disposant d'un agrément ministériel. Cependant, la contestation des entreprises soulève des questions sur la légitimité de cette redevance.
Kisito Ngankak, du Ministère de la Communication, souligne le rôle crucial des régies publicitaires dans la médiation entre la municipalité et les annonceurs. Pourtant, des multinationales refusent de payer, alimentant ainsi les impayés qui s'élèvent à plus de 80%.
La Mairie de Yaoundé justifie cette réclamation par les pertes financières considérables dues à l'affichage sauvage. Cette campagne de recouvrement s'inscrit dans une décennie d'efforts pour réguler ce secteur crucial de l'économie urbaine.
Cependant, le débat autour de cette redevance divise. Le Ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a qualifié cette taxe d'illégale, soulignant l'absence de base légale pour son imposition par les collectivités locales. Cette controverse révèle les tensions entre le gouvernement central et les autorités locales sur les compétences fiscales.
Malgré les oppositions juridiques, la CUY poursuit sa campagne de démantèlement des affichages non autorisés. Cette initiative vise à restaurer l'ordre dans l'espace public tout en assurant une juste rétribution pour l'exploitation des supports publicitaires urbains.
Ce contentieux entre la Mairie de Yaoundé et les entreprises révèle les défis de gouvernance urbaine et les enjeux économiques liés à la publicité dans les villes camerounaises.