Le 21 mai 2018, en dévoilant un partenariat avec la société belge SatADSL, en vue de la fourniture de l’Internet via le satellite au Cameroun, l’opérateur public des télécoms, Camtel, a implicitement sonné le gong d’une concurrence franco-belge sur le marché encore embryonnaire de la distribution de l’Internet via le satellite dans ce pays d’Afrique centrale.
En effet, le couple Camtel- SatADSL rejoindra sur ce marché, la société Konnect Africa, filiale de la firme télécoms française Eutelsat, qui elle, essaye de se frayer un chemin sur le marché de l’Internet par satellite au Cameroun depuis 2017, à travers deux partenaires locaux. Il s’agit des sociétés Bloosat et Gosat, qui se sont lancées sur le marché entre juillet et août 2017.
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Comme Camtel et SatADSL, les deux partenaires de Konnect Africa ciblent également les zones rurales souvent délaissées par les fournisseurs d’accès Internet (FAI), les entreprises, les particuliers et le grand public, avec notamment la possibilité de lancer des offres de type «Pay as you go», et de mettre en place, dans certaines zones à forte concentration populaire, des points d’accès Wifi, comme le promet Konnect Africa.
L’arrivée de ces nouveaux opérateurs sur le marché camerounais démontre une fois de plus, les opportunités que recèle la commercialisation de l’Internet, dont le taux de pénétration a considérablement évolué ces dernières années, passant de 2% en 2010 à près de 26% en 2016, selon les statistiques de l’Union internationale des télécommunications (UIT).
Cependant, dans cette bataille qui s’annonce, fait observer un expert des TIC, l’avantage comparatif déterminant viendra du prix, au regard des habitudes de consommation des Camerounais.
En effet, face aux offres déjà plus ou moins abordables des opérateurs existants, notamment les sociétés de téléphonie mobile (forfaits à bas prix avec accès gratuit aux réseaux sociaux) et certains FAI, les nouveaux venus, bien qu’offrant des solutions plus performantes, avec notamment le satellite, devraient pouvoir casser les prix pour pénétrer le marché.
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A titre d’exemple, il apparaît bien difficile pour une PME locale, dont les difficultés d’accès aux financements sont notoires, ou pour un particulier aux revenus moyens, de préférer des frais de connexion de 100 000 francs Cfa et une facture mensuelle de 25 000 francs Cfa chez Gosat ; à une connexion filaire gratuite, assortie d’un modem Wifi chez Camtel, pour une facture mensuelle de seulement 20 000 francs Cfa.