Le titre IV des statuts du FMI prévoit cette démarche de routine. Cependant, selon Le Quotidien de l’Économie du 1er novembre 2016, le fait que cette mission soit double est la preuve que rien dans cette visite n’est ordinaire. Une mission est composée des équipes techniques du FMI et de la Banque Mondiale, et une autre plus spécifique, accompagnée de l’agence de notation internationale Fitch Ratings. Le journal est d’avis que le choix du moment de cette visite n’est pas fortuit. En effet, le Cameroun est dans la phase des derniers arbitrages sur le projet du budget 2017. Le Gouvernement finalise également un programme économique triennal, comme l’a relevé le Ministre de l’Économie Louis Paul Motaze.

Ainsi, pour préparer leur arrivée, les experts du FMI ont fait parvenir un questionnaire au Gouvernement. Le FMI tient notamment à savoir si le Gouvernement envisage de lancer de nouveaux chantiers d’infrastructures publics, et comment il les financera, le cas échéant. Selon le journal, alors que le FMI est opposé à ces dépenses publiques qui sont assises sur un endettement qu’il juge excessif, le Gouvernement camerounais est déterminé à poursuivre ses grandes réalisations, persuadé que les investissements massifs réalisés dans les grands travaux vont aider à consolider la croissance.

Le FMI va alors passer les dépenses publiques du Gouvernement camerounais au scanner. Il s’agit par exemple, du plan de relance de la compagnie aérienne nationale Camair-Co estimé à 60 milliards de FCFA. Le FMI se penche également sur l’impact budgétaire du plan triennal d’urgence de 925 milliards de FCFA, du plan d’urgence spécial jeune de 102 milliards de FCFA, de la guerre contre la secte terroriste Boko Haram, mais aussi, une présentation des dépenses liées à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football féminin 2016 et celles programmées pour la CAN 2019.