Le Premier ministre, Philemon Yang, a présenté les grandes lignes du programme économique du gouvernement pour l’exercice budgétaire 2016 dans sa communication du 20 novembre 2015, à l’Assemblée nationale.

Le texte du Premier ministre repose sur des hypothèses macroéconomiques compatibles avec les perspectives antérieures, à savoir un taux de croissance du produit intérieur brut de 6% et une inflation d’environ 3%. La loi des finances 2016 prévoit également des modifications des législations douanière et fiscale. Au chapitre des perspectives majeures du triennat 2016-2018, le gouvernement entend imprimer la même dynamique à la poursuite des réformes entamées et à la finalisation des grands projets structurants en cours.
L’environnement de la commande publique sera principalement marqué par la réforme du Code des marchés publics, instruite par le président de la République. L’application informatique de programmation de suivi de l’activité des marchés publics permettra de réduire les délais de passation des marchés et de traitement des dossiers y relatifs.
Dans le domaine des Finances publiques, «plusieurs actions seront menées, notamment : le développement des infrastructures douanières, la poursuite des réformes de modernisation et

de simplification de la fiscalité interne, et le déploiement du contrôle de gestion au sein de toutes les administrations publiques», a déclaré le Premier ministre, dans sa communication devant les députés. Selon Philemon Yang, l’accent sera mis sur la finalisation des grands projets énergétiques, ainsi que sur l’accroissement de l’offre d’électricité, grâce à des investissements spécifiques dans les énergies renouvelables.
Ceci se fera notamment à travers le développement de nouvelles capacités, la diversification des sources de production, la construction de nouveaux barrages dont ceux de Nachtigal, Song-Dong et Bini à Warak, assortis de lignes de transport de l’énergie. Les objectifs du gouvernement sont entre autres, de rendre opérationnelle la société nationale de transport d’électricité, d’atteindre un taux d’électrification de 70% pour les ménages en zone urbaine et périurbaine à l’horizon 2017, et d’intensifier l’électrification rurale (moins de 20%).

Routes
En matière d’infrastructures routières, à côté de la mise en œuvre du volet routier du Plan d’urgence pour l’accélération de la croissance économique, le gouvernement promet la mise à niveau des infrastructures interurbaines, pour optimiser l’organisation des Coupes d’Afrique des nations 2016 et 2019. A ce sujet, le Plan d’urgence a déjà prévu la construction de 20 axes de désenclavement des bassins de production, à raison de deux par région. 237online.com De même, la mise en œuvre des autres projets routiers va se poursuivre avec la construction des autoroutes Yaoundé-Douala et Kribi-Edéa; la construction du second pont sur le Wouri à Douala et du pont  de Tildé dans l’Extrême-Nord.
Pas question d’oublier la poursuite des travaux de construction de la Ring-Road (sections Kumbo-Nkambe, Nkambe-Wum, Wum-Bamenda et Bamenda-Ndop) et d’autres axes dont ceux d’Ebolowa-Akom II – Kribi, Mbama-Messamena, Obout-Endom-Akonolinga, Sangmelima-Bikoula, Bikoula-Djoum et Djoum-Mintom-frontière du Congo, qui figurent aussi dans les priorités 2016 des pouvoirs publics.
En ce qui concerne les Petites et moyennes entreprises, l’Economie sociale et l’Artisanat, les efforts du gouvernement porteront sur la promotion de l’initiative privée et l’amélioration de la compétitivité des Pme, la densification des activités de l’Agence de promotion des Petites et moyennes entreprises et de la Bourse de sous-traitance et de partenariat. Au bout du compte, les perspectives économiques visent la création d’au moins 400.000 emplois décents en 2016 et la poursuite des réformes visant la rationalisation des programmes gouvernementaux d’insertion socio-économique des jeunes.

Economie numérique
Cette vision est aussi celle du chef de l’Etat qui, dans son message à la nation, le 31 décembre, à l’occasion de la fin d’année 2015 et du nouvel an 2016, a fait une ébauche de la nouvelle feuille de route gouvernementale. Paul Biya, dans son discours, a précisé que l’objectif majeur des pouvoirs publics demeure « l’accélération de la croissance économique». Celle-ci, a-t-il indiqué, doit être plus forte, plus durable, plus inclusive et génératrice de plus d’emplois pour tous, notamment pour notre jeunesse. Le Plan d’urgence en indique les priorités immédiates, sans interférer sur le programme économique normal du gouvernement. «J’ai instruis le gouvernement d’accélérer la mise en place des conditions préalables à l’industrialisation de notre pays», a déclaré le président de la République dans son message sus-évoqué.

Ces conditions indispensables, soutient le chef de l’Etat : «la disponibilité d’une énergie suffisante et permanente ; la modernisation de notre agriculture et la transformation de sa production, l’exploitation et la transformation avantageuse des ressources minières, l’amélioration continue du climat des affaires, pour attirer toujours plus d’investisseurs; la mobilisation des financements nécessaires, le développement des infrastructures de communication et télécommunications ». Le développement de l’Economie numérique «véritable accélérateur de croissance», n’étant pas en reste.