Le13 juin dernier le délégué départemental du commerce pour le Mfoundi a lancé une vente publique des produits de première nécessité dans ses locaux sis à Nlongkak. Selon cette délégation, l’opération qui s’est tenue jusqu’en fin de semaine dernière- et qui en principe devrait se poursuivre-, a pour but de soulager des ménages.
Cependant, seule une infime partie de Yaoundéens a pu s’approvisionner, au regard du nombre limité des stocks. D’autres ménagères rencontrées n’ont pas pu être servies ou tout simplement ont été à moitié servies. Le délégué départemental du commerce pour le Mfoundi qui a lancé la vente a avoué son incapacité à desservir l’ensemble des sept arrondissements de sa zone de compétence. « Nous ne disposons pas d’une logistique et des quantités nécessaires pour étendre la vente dans les sept arrondissements de Yaoundé », faisait-il savoir. C’est pourquoi l’opération n’a été concentrée qu’en un seul point.
Il faut toutefois le souligner, une telle opération n’est pas nouvelle. Elle avait déjà été lancée à la suite des émeutes de la faim en 2008. Elle s’est poursuivie jusqu’en 2017 avec des ventes promotionnelles toutes les fins de mois, à la période du paiement des salaires avant de complètement disparaître.
Le 30 mars dernier, faut-il le rappeler, le Mincommerce a demandé aux consommateurs de se réinventer et de s’adapter à la crise en mettant sur pied la technique d’économie solidaire. Il s’agit, développait-il, de mettre en place un système d’achat groupé des produits de grande consommation auprès, soit des industriels producteurs, soit des importateurs, au bénéfice des commerçants, membres de leur syndicat qui peuvent acheter à des prix préférentiels et revendre aux consommateurs dans les mêmes conditions. Une mesure qui a été très mal accueillie par les ménagères qui ont parlé d’une démission de l’Etat.
Notons-le, le Mincommerce, pour réguler les prix sur le marché, a signé deux arrêtés le 14 avril dernier. L’un rendant obligatoire le dépôt préalable des barèmes des prix de certains produits de grandes consommations, l’autre fixant la liste des prix et services dont les prix et tarifs sont soumis à la procédure d’homologation préalable, avant toute mise en vente sur le marché national ». Jusqu’à date, ces mesures demeurent inefficaces et non exécutées.
A côté de ces mesures inefficaces, l’on peut ajouter le déploiement de la Mission de régularisation et d’approvisionnement des produits de grande consommation qui aussi, une fois de plus n’a pas produit les effets escomptés. La mobilisation qui a toujours accompagné les ventes publiques suscitées est une preuve que le Cameroun fait face à un problème d’approvisionnement. Toutefois, les mesures suggérées ont toujours laissé les ménagères sur leur soif au moins pour trois raisons. D’abord les stocks sont insuffisants. En suite les prix pratiqués ne sont pas très différents de ceux des marchés traditionnels et enfin la distance qui séparent certains ménages des lieux de vente est
assez grande.