Infos Business of Wednesday, 20 September 2017

Source: fr.africatime.com

Voici ce qui plombe le secteur bancaire camerounais selon le FMI

Le directeur général adjoint du FMI, le Japonais Mitsuhiro Furusawa Le directeur général adjoint du FMI, le Japonais Mitsuhiro Furusawa

Bien qu’il affiche des signes de résilience dans une zone Cemac secouée par la crise des prix des matières premières, laquelle crise impacte considérablement les finances publiques et les activités économiques, le secteur bancaire camerounais, qui demeure le plus robuste de cet espace communautaire de six Etats, ne montre pas moins des signes de vulnérabilité depuis quelque temps.

La confirmation de ces difficultés déjà évoquées par certaines sources gouvernementales, vient d’être faite par le directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), le Japonais Mitsuhiro Furusawa, qui a récemment séjourné au Cameroun dans le cadre d’une évaluation du programme triennal conclu entre le gouvernement camerounais et cette institution de Bretton Woods.

«Votre secteur bancaire s’est avéré jusqu’à présent résilient face à la crise. Mais, il existe des signes de tension. La liquidité diminue et les prêts improductifs sont en hausse. Cinq banques de petites tailles et non importantes pour le système sont insolvables ; la plupart le sont depuis de nombreuses années.», a diagnostiqué Mitsuhiro Furusawa dans un document intitulé «débloquer le potentiel de croissance du Cameroun».

Même si les noms de ces banques n’ont pas été révélés, nos analyses amènent à penser à au moins trois institutions financières. Il s’agit de la Commercial Bank of Cameroon (CBC), institution bancaire récemment nationalisée, mais qui est empêtrée dans une longue procédure de restructuration et de recapitalisation débutée en 2009 ; la Banque camerounaise des Pme, dont la directrice générale n’a de cesse d’inviter l’Etat, son actionnaire unique, à y injecter des capitaux pour lui permettre de remplir efficacement ses missions ; ou encore l’institution privée NFC Bank, placée sous administration provisoire depuis quelques années par la Cobac, le gendarme du secteur bancaire dans la zone Cemac.

Les difficultés du secteur bancaire camerounais rapportées par le directeur général adjoint du FMI, incitent à penser que la décision prise en avril 2017 par la Beac, en vue de revitaliser les banques de la zone Cemac, n’a eu que des effets très limités.

En effet, afin d’injecter de la liquidité dans les banques des pays de la Cemac que sont le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée-Equatoriale, le Tchad et la République centrafricaine, la Banque centrale avait décidé, au sortir de son premier comité de politique monétaire de l’année en cours, de baisser de 50% les coefficients des réserves obligatoires applicables aux institutions bancaires.

Cette décision qui, selon les estimations de la Banque centrale, devait permettre de libérer entre 500 et 600 milliards de francs Cfa au profit des banques de la zone Cemac, était plus salutaire pour les banques camerounaises, qui devaient engranger à elles seules plus de 20% de cette liquidité, selon une estimation d’Alphonse Nafack, Dg d’Afriland First Bank et président de la corporation des banquiers du pays.