On estime à 57,4 milliards de FCFA l’enveloppe qui a été consacrée aux réhabilitations des entreprises publiques et para publiques pour la période allant de 2013 à 2015. Le journal Eco Matin dans son édition en kiosque du 29 février 2016 précise que les ministères de tutelle de ces entreprises « ont débloqué 19, 4 milliards de FCFA au cours de la même période ». Et du communiqué final rendu public à l’issue du conseil de ministres le 25 février dernier, on peut lire que dans le cadre de la mise en œuvre des contrats plans « 34 contrats ont été signés dont 22 en 2013, 10 en 2015 et 2 en 2016 pour un portefeuille total de 127 organismes dont 86 établissements publics administratifs, 24 sociétés à capital public et 17 sociétés à capital public et 17 sociétés d’économie mixte ».
Le constat fait par des opérateurs économiques établit que malgré toutes les actions de l’Etat, ces entreprises « continuent d’être des gouffres à sous », écrit le journal. Les performances sont loin d’être celles attendues. En tête de liste de ces sociétés, on cite Camair-Co et la Société nationale de raffinage (Sonara).
Camair-Co l’étoile du Cameroun enregistre en quatre années d’activité une dette cumulée estimée au 31 octobre 2015 à 33 milliards de Francs cfa. Les experts de l’aéronautique expliquent que l’entreprise doit cela à « une instabilité sur le plan organisationnel mais aussi à de nombreuses charges moins compressibles et parfois non maîtrisées par le top management ». En guise d’illustration, à Camair-Co le plan de relance fait savoir que les charges de carburant à elles seules s’élèvent à 7,4 milliards de Francs cfa. La somme représente 70% du chiffre d’affaires pour le compte de l’année 2014. Les charges de catering sont à plus de 99 millions de Francs cfa d’estimation. Et celles de l’assistance au sol et la maintenance des avions sont respectivement à 3,129 milliards de Francs cfa et à 1,567 milliards de Francs cfa.
On se rappelle que le 16 juin 2015 à Yaoundé Alamine Ousman Mey ministre des finances au nom de l’Etat avait signé une convention de prêts de 25 milliards de Francs cfa avec l’entreprise. L’objectif de ce prêt était de redonner de l’oxygène à celle-ci. La convention avait bénéficiée de l’apport d’Eco bank Cameroon, Union Bank Cameroon et Commercial Bank of Cameroon, au titre de prêteurs.
Pour parler de la Société nationale de raffinage (Sonara) Eco Matin fait savoir qu’elle « n’est pas mieux lotie non. Et ses performances ne sont pas des plus reluisants ». On se souvient que le 10 février 2015 Alamine Ousman Mey ministre des finances avec un consortium de quatre banques ayant pour chef de file BGFI Bank Cameroon et constitué de Société Générale Cameroun, Afriland First Bank et Eco Bank Cameroon ont signé dans la capitale politique une convention de « crédit relais d’un montant de 143,5 milliards FCFA ». L’objectif de la convention était de parvenir au refinancement de la Sonara. Une action qui n’a pas visiblement porté ses fruits. Une source proche de cette entreprise indique « que depuis 2008, la Sonara accumule d’importants manques à gagner. Lesquels se chiffrent à 400 milliards FCFA ».