Infos Business of Wednesday, 12 January 2022

Source: www.camerounweb.com

Yaoundé : harcelé par les impôts, Congelcam saisit le premier ministre

Poisson frais Poisson frais

L’entreprise accuse l’Etat de vouloir la plomber

L’entreprise ne bénéficie d’aucune protection

Elle n’est pas libre de mener ses activités

Congelcam est régulièrement harcelée par des agents et hauts commis de l’État qui veulent plomber son activité. C’est ce qui ressort d’une lettre écrite au Premier ministre il y a quelques jours par le PDG de l’entreprise de poissonnerie. La situation, rappelle-t-il, a poussé le PDG de l’entreprise, généralement discret, à faire une sortie en décembre dernier, pour fustiger le fait que CONGELCAM soit régulièrement victime de redressements fiscaux abusifs, entre autres. « Nous ne bénéficions d’aucune protection de quelque nature que ce soit du gouvernement, comme certains de nos concurrents », avait indiqué Sylvestre Ngouchinghe dans un communiqué. Selon lui, les agences de l’entreprise sont régulièrement fermées par les pouvoirs publics. «Pour des prétextes incompréhensibles, nos points de vente font régulièrement et abusivement l’objet des scellés. Proportionnellement à nos importations, nous payons plus que tous les autres les impôts. Malgré cela, nous sommes toujours plus contrôlés et abusivement redressés parle fisc et ce, à des milliards de francs CFA », avait-il décrié.

Par ailleurs, CONGELCAM démentait l’idée selon laquelle, elle est en situation de monopole dans la filière poissons au Cameroun. Révélant que « la Société Foods and Fish industries Cameroun SA, créée en 2018 pour les besoins de la cause, bénéficie toute seule de l’avis technique ou d’une autorisation d’importation du MINEPIA, du Tilapia (Kanga) tandis que Queen Fish est la seule entreprise autorisée par le même MINEPIA à importer les découpes de viande du porc depuis plus de neuf ans. Ces deux entreprises appartiennent au même opérateur économique qui a l’exclusivité de ces deux produits pourtant interdits d’importations sur notre territoire ». La direction générale de C O N G E L C A M dénonçait également la suspension du Programme d’évaluation avant embarquement sur le poisson importé. Une mesure qui, selon elle, a contribué à augmenter davantage les coûts de revient et à prolonger les délais d’approvisionnement, tout en aggravant les risques pour le Cameroun, avec de fortes conséquences sur les stocks disponibles des produits. Promouvoir les nationaux Pour Thimothé Tiefang, tout cela participe à fragiliser cette entreprise, et cacherait même une volonté de la faire couler. « Si CONGELCAM s’effondrait, cela profiterait-il à d’autres Camerounais ? Le poisson couterait-il moins cher ?

Pourquoi cette fixation sur le poisson alors qu’on observe une inflation généralisée ?Quel est l’enjeu réel de cette cabale ? S’agit-il de simples manœuvres de fonctionnaires isolés qui se servent de l’État pour rançonner un opérateur économique ? », interroge cet homme d’affaires dans sa lettre au Premier ministre. Pour lui, le gouvernement aurait tort de laisser quelques fonctionnaires faire du chantage aux hommes d’affaires camerounais à fort potentiel comme le PDG de CONGELCAM, brider l’investissement au Cameroun, et finalement amener les opérateurs à se contenter de quelques secteurs à court-cycle (import-export notamment). « La production locale tant attendue suppose que nos grandes fortunes se tournent vers des projets à cycle long, notamment l’agriculture intensive et les industries, à fort potentiel d’employabilité ». Le Premier ministre et son gouvernement sont ainsi invités à « réfléchir à la mobilisation sécurisée de l’investissement privé camerounais autour des innovateurs et des compatriotes qui ont osé et montré leurs compétences en affaires.