Au Cameroun, le business de cambiste est en plein essor. Dans les coins et recoins de Yaoundé, jeunes et adultes se sont adonnés au business florissant des pièces de monnaie.
Cette pratique qui consiste à faire de la monnaie contre rémunération est devenue un métier pour certains habitants. ‘Mutations’ dans sa parution n° 5512 Mardi 1er février 2022 est allé à la rencontre des citoyens.
Voici le reportage de ‘Mutations’
Il fera bientôt plus de 2h qu’Yvonne, vendeuse d’arachides, effectue des allers et retours à la recherche de la monnaie de 5 000 Fcfa.
Après cette longue marche finalement infructueuse, la jeune dame est obligée de se diriger vers un monsieur installé dans un kiosque non loin de l’entrée arrière du ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative(Minfopra).
Là-bas, elle doit donner une rondelette somme de 200 Fcfa pour avoir la monnaie de 5000 Fcfa. Nous sommes rendus à 10h au lieudit «Carrefour éducation». Quelques minutes plus tard, Yvonne revient en pressant le pas. «Sincèrement, je suis désolée. J’ai été obligée de payer pour qu’on me donne la monnaie. C’est comme ça que cela se passe ici», s’excuse-t-elle.
Le client quant à lui est visiblement las d’attendre s’impatiente. «Il fallait me dire que tu n’as pas la monnaie. Je suis resté sécher sous le soleil», lâche-t-il courroucé le visage dégoulinant de sueur. C’est pratiquement le même cas de figure au niveau du « Boulevard du 20 mai ».
Il est pratiquement 11h. On aperçoit, à 50 mètres de là, des usagers se diriger vers une dame qui les reçoit à tour de rôle. Ici, le tarif de la vente des pièces de monnaie varie d’un client à un autre. Les plus anciens sont prioritaires.
«Si tu as 200 frs tu donnes à la dame assise avec la sacoche rouge. Elle va te donner la monnaie. Quand tu arrives, remets-lui simplement la somme et ton billet de 10 000 frs. Elle va comprendre », souffle un vendeur ambulant à un monsieur. Certains en ont fait un métier.
«Je connais cette femme depuis 2020. C’est pour cette activité qu’elle sort tous les matins. Elle n’est pas seule», renseigne un vendeur de la friperie. Rien ne filtre sur leur source de ravitaillement. Certaines sources rencontrées sur les lieux indiquent qu’ « il y deux monsieur qui viennent de temps en temps. Ce sont eux qui donnent des billets de 5 00 à 5 000Fcfa à cette femme, ainsi que les pièces. En soirée, ces messieurs reviennent pour prendre sa quotte part. Moi également, j’exerçais ce métier avant d’embrasser l’activité que j’effectue aujourd’hui », explique Apollinaire.