Assise derrière un étal de condiments verts du marché Mokolo dans le deuxième arrondissement de Yaoundé, Laurentine attend impatiemment l'arrivée des clients. A l'avant de son étal, on peut voir des tas de gingembres, communément appelé «djindja». Sur son étal sont classés des condiments verts et autres épices. Sous le soleil ardent de 10h en ce mois de janvier, Laurentine utilise un parasol pour protéger sa marchandise.
Dans ce marché, pour s'offrir du «djindja», il faudra marcher longtemps et surtout prévoir un peu plus d'argent que d'habitude. Il y a environ un mois, le tas de «djindja» coûtait 100 Fcfa. Aujourd'hui, le même tas vaut 500 Fcfa. «Tout est cher et le djindja est devenu de l'or ces temps-ci. Je ne peux pas ache-ter plus cher et vendre moins cher. Le seau de 5 litres que j'achetais à 1500-2000 Fcfa coûte aujourd'hui 3000-4000 Fcfa», souligne Laurentine. Elle poursuit en disant qu'il y a quelques mois, le sac de 75 kilogrammes de gingembre, qui coûtait 15 000 Fcfa, coûte aujourd'hui entre 45 000 et 50 000 Fcfa. «Nous sommes obli-gés de vendre cher, sinon nous n'aurons pas de bénéfice et, si possible, nous ne pourrons même pas récupérer le capital», a-t-elle ajouté. Selon elle, la rai-son de cette hausse est due à la saison sèche. «Les agriculteurs se plaignent du manque d'eau dans les champs, mais aussi de la terre qui est dure et il est dif-ficile de cultiver le gingembre», ajoute la commerçante.
Malgré la hausse vertigineuse des prix, la ménagère ne cesse d'utiliser le gingembre comme épice et arôme dans ses sauces. Cette fois, chacune achète en fonction de ses moyens. «Je ne peux pas ache-ter le djindja à 500 Fcfa. Je prends pour 100 Fcfa pour une sauce. Or, avant, pour 100 Fcfa, cela suffisait pour une semaine à la maison», précise Marie-Louise Nguefack, femme au foyer. En plus des menus culi-naires, le gingembre est également utilisé pour la fabrication de jus. Ceci dans le but d'atté-nuer ou de guérir la toux ou la grippe. En cette période de sai-son sèche, ce jus est celui recommandé par la plupart des personnes rencontrées dans ce marché. <