Avocat inscrit au barreau du Cameroun, il a été très actif dans la contestation de ses confrères dans les rues de Bamenda en novembre 2016. Il est aujourd’hui en exil aux Etats-Unis.
L’Etat fictif d’Ambazonie a un nouveau président par intérim en la personne de Me Harmony Bobga. Il remplace Sisiku Julius Ayuk Tabe qui en détention présumée dans un endroit tenu secret, entre le Cameroun et le Nigeria. Celui-ci a été arrêté le vendredi 05 janvier, alors qu’il s’apprêtait à tenir une réunion avec d’autres leaders du mouvement sécessionniste.
Me Harmony Bobga a été désigné mardi aux Etats-Unis, à l’issue d’un conseil des différentes commissions du gouvernement d’Ambazonie. Avant cela, il était lui-même à la tête de la commission juridique de cette même administration.
Il est l’un des instigateurs de la grève des avocats anglophones lancée le 12 octobre à Bamenda, en vue de réclamer l’harmonisation des deux systèmes juridiques en vigueur dans le pays. Il était jusqu’alors président de l’association des avocats du Nord-Ouest Cameroun qu’il quitta pour fonder, aux côtés de Me Nkongho Agbor Balla et du Dr Fontem Neba, le Consortium de la société civile du Cameroun anglophone. Il était pressenti pour en être le président, mais les membres ont préféré Me Nkongho Agbor Balla qui est originaire du Sud-Ouest.
Me Harmony Bogba était à la tête du projet de création d’un deuxième barreau des avocats qui ne devrait rassembler que les professionnels d’expression anglaise. Il se prépare à prendre la parole pour en donner les détails le 08 novembre 2016, lorsque la police intervient pour mettre fin à la manifestation. Les avocats décident alors de marcher dans la ville et du gaz lacrymogène est utilisé pour les disperser. Des badauds se seraient infiltrés dans les rangs et ont lancé des projectiles en direction des policiers, ceux-ci ont riposté.
« Nous sommes pacifiques, nous n’avons jamais encouragé la violence. Notre souhait est de voir nos demandes prises en compte. Nous avons commencé notre grève après avoir notifié le gouvernement de notre insatisfaction face à la dérogation de la common law. Nous n’avons jamais été conviés à un quelconque dialogue. Nous voulons que le monde sache que c’est avec des sacrifices que la vraie démocratie est établie. Nous allons créer un centre de médiation au sein du barreau de la common law », criait-il le 08 novembre, debout devant la Cour d’appel du Nord-Ouest, aux côtés de Nkongho Agbor Balla.
Membre du Consortium, Harmony Bobga reste au Cameroun où il assiste à des mouvements de villes mortes en zone anglophone jusqu’à l’arrestation de Nkongho Agbor Balla, Fontem Neba et d’autres activistes anglophones. En décembre 2016, il s’exile aux Etats-Unis – en même temps que d’autres – où il réside encore.