Advertorial of Thursday, 24 February 2022

Source: www.camerounweb.com

Agroalimentaire : comment les importateurs bloquent la production de la farine de féculent

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L’Etat veut  substituer la farine blé par celle des féculents locaux L’Etat veut substituer la farine blé par celle des féculents locaux

L’Etat veut substituer la farine blé par celle des féculents locaux

Le processus est bloqué

Les meuniers sont accusés

« Les rapports sont disponibles. Il y a même eu un projet de structuration des producteurs locaux. Il y a certains blocages qu’il faut lever, mais tout est prêt au plan technique », a indiqué, le président de la Coalition pour la production nationale au Cameroun, Louis Marie Kakdeu dans une interview. Mais le processus de substitution de la farine blé par celle des féculents locaux est toujours bloqué.

Pourtant le groupe de travail mis sur pied par Louis Paul Motaze, alors ministre de l’Économie, pour faire des propositions au gouvernement en vue de la promotion de la substitution de la farine blé par celle des féculents locaux, a rendu ses conclusions, tel que l’explique le président de la Coalition pour la production nationale au Cameroun, Louis Marie Kakdeu, qui dit avoir participé à leur élaboration comme chef de mission pour le septentrion.

Selon Louis Marie Kakdeu, ces blocages viennent principalement du lobby des importateurs qui craint une perte des parts de marché. « Il s’agit en fait des meuniers membres du Groupement des industries meunières du Cameroun (GIMC). Selon nos informations, c’est eux qui ont bloqué le processus aux Minepat alors que notre groupe de travail n’avait que deux mois de mandat devant permettre au ministre de prendre la décision », précise le président de la Coalition pour la production nationale au Cameroun. « Le deuxième blocage est l’affection du ministre Motaze aux Finances. Son successeur n’a plus traité le dossier avec le même intérêt », ajoute-t-il.

Les membres du Groupement des industries meunières du Cameroun (GIMC) s’activent pour mettre les bâtons dans les roues du processus de substitution de la farine de blé par celle des féculents locaux, pour plusieurs raisons. Premièrement, les industries de ce groupement ont été installées pour écraser le blé et pas une autre céréale. « Donc, si nous devons faire la farine à base de tubercule de manioc, igname, patate ou autre, ces industries devront être révisées ou transformées pour être adaptées à la nouvelle donne », a reconnu le secrétaire du GIMC, Alfred Momo Ebongue.

Ensuite, la disponibilité des tubercules en vue d’éviter la rupture de la chaine d’approvisionnement est une autre préoccupation. Pour certains boulangers, c’est la principale inquiétude. « Pour le blé, le besoin annuel est de 600 000 à 800 000 tonnes. Or avec la farine de manioc, il faudrait multiplier ces chiffres par dix au moins », soutient Christophe Essouga le responsable production de la boulangerie Calafatas à Yaoundé, interviewé par Investir au Cameroun.