La perspective de libération d’Ahmed Abba réjouit plusieurs associations de journalistes.
Satisfaction et soulagement ! Les deux expressions reviennent avec emphase depuis l'énoncé de la décision du tribunal militaire de Yaoundé. A l’audience d’hier 21 décembre 2017, Ahmed Abba, correspondant de RFI (Radio France Internationale), a été acquitté de l’accusation de blanchiment d’un acte terroriste. Mais notre confrère a été condamné à 24 mois de prison pour non-dénonciation. Or, arrêté en juillet 2015, il a déjà passé 29 mois derrière les barreaux.
Cela signifie que Ahmed Abba devrait recouvrer sa liberté sous peu. Une perspective qui réjouit plusieurs associations de défense de droits des journalistes. « On est évidemment extrêmement soulagés d'apprendre que Ahmed Abba serait libérable et qu’il pourrait enfin rejoindre les siens. Mais c’est un verdict en demi-teinte, car il aurait dû être acquitté de toutes les charges », a réagi sur RFI, Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de Reporters Sans Frontières (RSF).
Même son de cloche du côté du Comité pour la Protection des Journalistes. Kerry Paterson, membre du CPJ a déclaré : « On est vraiment heureux après avoir travaillé si longtemps sur le cas d'Ahmed Abba de voir qu'il va être libéré ».
Pour sa part, Denis Nkwebo, président du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) a affirmé que « nous ferons tout pour qu’Ahmed Abba puisse retrouver sa famille. Sa première famille, c’est celle des journalistes, la presse camerounaise et mondiale ».
Dans un communiqué publié jeudi, la direction de RFI a dit son soulagement à l’idée de voir son correspondant libéré dans les prochains jours.
Voici le communiqué :
Ahmed Abba,
le correspondant de RFI en langue haoussa au Cameroun,
va recouvrer la liberté !
La Cour d’appel militaire de Yaoundé a rendu ce jeudi 21 décembre son jugement et condamné Ahmed Abba à 24 mois de prison, mais après 29 mois de détention depuis son incarcération le 30 juillet 2015, il est libérable sans délai.
La Direction de RFI est soulagée à la perspective de cette libération imminente permise par la justice camerounaise.
Elle remercie les avocats d’Ahmed Abba ainsi que les associations de soutien et les nombreuses représentations diplomatiques, françaises et étrangères, d’avoir toujours été présents aux côtés de son correspondant pendant cette épreuve.
Ahmed Abba a été relaxé de l’accusation de « blanchiment de produits du terrorisme ». Seule la charge de « non dénonciation d’actes terroristes » a été retenue par la Cour. L’énoncé du jugement tire les conséquences des audiences en appel qui ont permis de prouver la vacuité du dossier d’accusation sur des faits supposés qui avaient valu, en première instance, à Ahmed Abba d’être condamné à 10 ans de prison.
La Direction de RFI se réjouit, ainsi que tous les collaborateurs de France Médias Monde et tous ceux qui se sont mobilisés autour d’Ahmed Abba, qu’il puisse recouvrer la liberté après 875 jours passés en prison.
Pour la Direction de RFI, en dépit de cette condamnation déjà soldée par les années passées en détention, Ahmed Abba n’a fait que son travail de journaliste.